Mathieu WARNIER, Media365, publié le mercredi 07 octobre 2020 à 15h20
Dans un entretien accordé à l'AFP, Alexis Pinturault s'est montré critique à l'encontre de la FIS concernant le calendrier et les mesures liées au coronavirus. Le skieur de Courchevel a également abordé le sujet de son avenir.
Arrêtée brutalement avant les finales de Cortina d'Ampezzo, la Coupe du Monde de ski alpin va redémarrer presque comme si de rien n'était. En effet, comme le veut la tradition, le glacier du Reiteralm, à Sölden, accueillera les premières épreuves à partir du 17 octobre. Si, face à la crise sanitaire, la Fédération Internationale de ski (FIS) a décidé de remodeler son calendrier afin de limiter les risques, les décisions prises ne font pas l'unanimité. Dans un entretien accordé à l'AFP, Alexis Pinturault a mis le doigt sur certains problèmes. « Ce n'est pas facile aujourd'hui de faire un calendrier simple, mais il y a pas mal d'incohérences. La FIS dit qu'elle limite le brassage vitesse et technique, mais nos chefs d'équipe vont passer d'une discipline à l'autre, le directeur de la FIS Markus Waldner va passer d'une discipline à l'autre, des athlètes polyvalents comme moi ou Kilde aussi, note le Français. En plus on a des épreuves comme Sölden ou Lech où on a les femmes et les hommes ensemble. Ça fait partie des incohérences, et derrière on supprime le combiné pour ne pas brasser les gens. » Le combiné, dont il est champion du monde en titre, ne sera pas disputé en Coupe du Monde mais sera bien au programme des Mondiaux de Cortina d'Ampezzo.
Pinturault : « Le coronavirus amène plus d'incertitude »
Comme tous les autres sports, le ski alpin ne pourra pas faire l'impasse sur un protocole sanitaire strict. Mais, à entendre Alexis Pinturault, ce sera juste un élément de plus à prendre en compte. « Il y a toujours eu des faits extérieurs dans notre sport avec les conditions climatiques, et donc ce facteur en plus, le coronavirus, amène plus d'incertitude, ajoute le skieur de Courchevel. Le plus anxiogène pour moi, ça va être si je suis cas contact, en quarantaine, si je ne peux pas proposer de test PCR négatif avant le week-end, je vais être mis sur la touche et mes chances de gagner un classement quelconque vont s'envoler en même temps. C'est la difficulté aujourd'hui. Après, il faudra faire avec et essayer de faire au mieux pour se protéger. » Le tout en sachant qu'Alexis Pinturault a été atteint par le coronavirus au printemps et, en conséquence, pourrait avoir un résultat positif à un test PCR. Un élément auquel il est prêt à faire face. « J'ai été positif au printemps, j'ai encore énormément d'anticorps, rappelle le champion du monde du combiné. Malgré cela, je dois me plier aux tests PCR et à une chance relativement élevée d'avoir un test défectueux, qui augmente avec les anciens positifs. »
Pinturault vise les Mondiaux 2023 mais regarde plus loin
Passé près de remporter le classement général de la Coupe du Monde la saison passée, Alexis Pinturault est ambitieux pour la saison qui se prépare tout en étant conscient qu'il ne faudra pas laisser passer les occasions. « Il faut que je garde dans un coin de ma tête que, quand je le peux, avec des conditions et un ski qui me correspondent, je dois enfoncer le clou, ajoute le skieur tricolore. Quand je maîtriserai moins, tant pis, il faudra passer outre, mais il faut savoir taper fort au moment opportun. » Une carrière qui s'il l'admet, ne sera pas extensible à l'envi, est tout de même focalisée sur un objectif, les championnats du monde 2023 qui auront lieu en partie dans sa station, Courchevel. « Ce qui est sûr, c'est que je me sens en pleine forme ! Je suis arrivé très tôt à 19 ans, je ne vais pas aller jusqu'à 39 c'est certain... Quoiqu'on ne sait jamais assure Alexis Pinturault. Le premier objectif, ce sera d'aller au moins jusqu'aux Mondiaux 2023 puis possiblement jusqu'aux Jeux de Milan en fonction de la motivation. Ce qui m'emmènerait quand même à 2026, ça fait encore quelques années. » Avant de regarder aussi loin, l'essentiel sera de bien lancer la saison avec le slalom géant de Sölden, qu'il a déjà remporté en 2016 et 2019.