Paul Rouget, Media365 : publié le samedi 20 janvier 2024 à 14h44
Après les graves blessures de Pinturault et Kilde, les skieurs pointent du doigt le calendrier surchargé de la Coupe du monde, alors que la FIS se défend.
Si le début de la saison de la Coupe du monde de ski alpin a été marqué par l'émergence du Français Cyprien Sarrazin, vainqueur de deux descentes, à Bormio et Kitzbühel, et d'un super-G, à Wengen, les blessures de plusieurs têtes d'affiche font polémique. Notamment à Wengen, où trois grands noms ont lourdement chuté la semaine dernière. Il y a d'abord eu le Suisse Marco Kohler, victime d'une déchirure du ligament croisé antérieur et du ménisque interne du genou droit. Puis Alexis Pinturault, lors du super-G de la station suisse, qui a subi une rupture du ligament croisé antérieur et d'une lésion du ménisque interne du genou gauche. Et lors de la deuxième descente de Wengen, c'est le Norvégien Aleksander Aamodt Kilde qui a chuté à son tour, et a dû ensuite se faire opérer d'une lacération au mollet et de son épaule luxée, afin de réparer deux ligaments déchirés. Et la Fédération internationale de ski (FIS) est pointée du doigt.
Pinturault : "On a clairement envie de balancer les athlètes à l'hôpital !"
De nombreux skieurs remettent en cause le calendrier surchargé, avec des courses reportées qui ont donné lieu à un enchaînement d'épreuves. "On ne peut pas faire trois jours de course et deux entraînements, soit cinq journées avec une intensité maximale... Il y a Marco Kohler, Alexis (Pinturault) hier, Aleks aujourd'hui... Kilde c'est le plus costaud du circuit : le voir s'écraser comme ça ce n'est pas normal, on peut l'éviter", avait regretté Sarrazin. Pinturault s'en est lui pris à la FIS, et à son "système gangrené dans une vieille manière de faire". "Finir sur une descente longue alors qu'on a eu deux entraînements, une descente courte et un super-G... On a clairement envie de balancer les athlètes à l'hôpital !", dénonce le skieur de Courchevel. Secrétaire général de la FIS, Michel Vion rappelle à Ouest-France que le calendrier "est le même qu'il y a un an, qu'il y a deux ans, qu'il y a trois ans", et revient sur la reprogrammation des course annulées : "On a fait le choix de mettre en place trois courses de remplacement, une en décembre, une en janvier et une en mars, sur les pistes réputées les moins dangereuses. Force est de constater que c'est trop", concède-t-il ainsi.