Mathieu Warnier, Media365, publié le samedi 30 décembre 2023 à 12h35
Alors qu'elle a signé ses deux premières victoires en Coupe du Monde de saut à ski, confirmant les promesses vues chez les juniors, Joséphine Pagnier est vue par son entourage avec beaucoup de bienveillance.
C'est un nom qu'il va falloir apprendre à connaître. Alors qu'elle vit sa sixième saison sur le circuit de la Coupe du Monde de saut à ski, Joséphine Pagnier a totalement changé de dimension. Après avoir connu son premier podium à Hinzenbach en février 2022, la native de Chaux-Neuve a rejoint au début du mois de décembre à Lillehammer le club très fermé des Françaises à s'être imposée lors d'une manche de Coupe du Monde. Une performance qu'elle est parvenue à répéter deux semaines plus tard sur le tremplin d'Engelberg. « Je n'avais pas prévu d'attaquer la saison avec d'aussi beaux résultats », a confié lors d'un entretien au quotidien Le Parisien celle qui est devenue en peu de temps la tête d'affiche de sa discipline. Une passion pour le saut à ski qui est comme un héritage familial et qui, à ses yeux « était une évidence ». « C'est le sport où je me sens le plus moi-même, a-t-elle ajouté. A chaque fois que je faisais un nouveau sport, gymnastique, ski de fond, ski alpin, je me disais : Tiens, ça peut me servir pour le saut. » Joséphine Pagnier fait l'unanimité autour d'elle, autant auprès de ses coéquipières que de l'encadrement de l'équipe de France. « Elle est très appliquée et investie, a assuré auprès du quotidien Le Parisien David Maitre, entraîneur des Bleues. C'est l'athlète la plus pro que j'aie jamais entraînée. Et c'est aussi une fille pleine de vie, très attachante et assez sensible. »
Pagnier : « Plus dur de gérer une réussite qu'un échec »
Ajoutant qu'elle a « beaucoup d'empathie » et « une vraie intelligence sociale », ce dernier assure ne connaître « pas grand monde qui ne l'aime pas ». Mais, au-delà de ça, Joséphine Pagnier apporte en retour « son sérieux et sa capacité à travailler ». Ce qu'elle applique aussi à elle-même dans une discipline nécessitant une hygiène de vie de tous les instants. « Je fais très attention, car je dois rester au même poids », a-t-elle affirmé. Les résultats récents viennent toutefois d'un début de carrière au plus haut niveau loin des attentes de celle qui a brillé chez les jeunes. « Je me mettais une pression de malade, je ne voulais qu'une chose, c'était avoir des résultats, a assuré Joséphine Pagnier. Je ne voyais jamais le positif, et je me suis coupée de ma passion pour le saut. » Mais, maintenant que les résultats sont au rendez-vous, la native de Chaux-Neuve concède que « c'est plus dur de gérer une réussite qu'un échec » alors qu'elle cherche à garder les pieds sur terre. « Cette année, j'essaie d'être moi-même sur les temps d'à côté, de lâcher un peu plus le côté professionnel pour penser à mon bien-être », a-t-elle ajouté. Malgré tout, l'envie de mettre les skis et de rejoindre un tremplin est toujours là, surtout en cette fin d'année riche en événements. « Tout ce qui compte pour moi, c'est de commencer l'année en sautant », a-t-elle conclu. Et, si possible, d'aller plus loin que ses adversaires.