Emmanuel LANGELLIER, Media365 : publié le jeudi 03 février 2022 à 23h29
Jeune retraité de 33 ans, Martin Fourcade sera consultant sur les JO de Pékin. Alors que la situation en Chine interpelle, l'ancien champion olympique livre son avis.
Trois médailles d'or. C'est ce que Martin Fourcade avait rapporté des derniers Jeux Olympiques d'hiver à Pyeongchang. Le biathlète avait rayonné en Corée du Sud et rêve qu'on l'imite quatre ans plus tard à Pékin. En Chine, le Français observera ça de l'extérieur. Consultant pour Eurosport, Martin Fourcade, candidat à la commission des athlètes du CIO, est désormais un jeune retraité bien occupé. Son nouveau quotidien ? « Il se passe bien, et il est beaucoup plus chargé que ce que l'on pourrait imaginer en me suivant sur les réseaux sociaux où je donne l'impression de skier tous les jours. C'est vrai que je fais toujours beaucoup de sport, car cela fait partie de mon équilibre et je n'ai pas envie de le modifier, détaille l'ancien champion de biathlon dans Le Figaro, jeudi. Mais à côté de cela, j'ai beaucoup de travail avec mes partenaires sur des conférences ou avec le CIO. Sans oublier évidemment une vie de famille qui a repris un peu son cours normal après cinq années où j'étais beaucoup sur la route, ainsi qu'une maison à rénover. Donc, je ne m'ennuie pas. »
Fourcade : « « Je sais que je suis à ma place aujourd'hui »
Ces Jeux de Pékin, Fourcade, « plus apaisé », « plus serein » et « plus en paix intérieurement » depuis sa retraite, n'a pas spécialement hâte d'y être. « Je sais que je suis à ma place aujourd'hui, dit le Français de 33 ans. J'ai eu la chance de participer à trois JO et d'en revenir à chaque fois médaillé. J'ai vécu pleinement l'aventure de ma carrière sportive et quand j'ai décidé de tourner la page, je pressentais que je n'aurais pas de regrets. Ce qui est le cas. » Homme engagé, notamment dans l'environnement, les JO en Chine peuvent poser question avec ce que l'on sait et observe depuis quelques jours. Lex-biathlète préfère rester « mesuré » devant la situation.
« Si je m'engage aujourd'hui auprès du CIO, c'est aussi pour essayer de faire en sorte que les prochains choix soient moins contestés et contestables »
« Qu'on le veuille ou non, tous les quatre ans, les Jeux mettent en lumière les problèmes d'un pays, relève Fourcade. Et parfois, heureusement qu'il y a cela, car sinon on n'en parlerait pas. Après, je reste mesuré. Personnellement, je n'ai jamais eu l'impression que disputer les Jeux à Vancouver revenait à faire la propagande du Canada, tout comme aller à Pékin ne revient pas à applaudir des deux mains la politique de la Chine. J'ai souvent l'impression que le grand public attend des sportifs, notamment tous les quatre ans, ce qu'en tant que citoyens ils ont du mal à porter. Nous sommes tous libres d'acheter des produits qui viennent de Chine ou pas. Mais au final, quand on trouve un câble qui coûte trois fois moins cher sur Amazon, on l'achète, et tant pis s'il vient de Chine. Et souvent, ce sont ces mêmes personnes qui demandent aux sportifs de boycotter le plus grand événement de leur carrière. Pour en revenir à votre question, si je m'engage aujourd'hui auprès du CIO, c'est aussi pour essayer de faire en sorte que les prochains choix soient moins contestés et contestables. »