Mathieu Warnier, Media365 : publié le dimanche 11 février 2024 à 18h50
Sacrée ce dimanche championne du monde de poursuite pour la deuxième année de suite, Julia Simon a bâti son succès sur un tir bien plus rapide que ses rivales, fruit d'un travail sur plusieurs années.
Le travail finit par payer pour Julia Simon. A l'image de ses performances lors du relais mixte et du sprint, courses conclues sur une médaille d'or, la biathlète des Saisies s'est montrée impériale face aux cibles ce dimanche à l'occasion de la poursuite des championnats du monde, à Nove Mesto. En effet, alors que sa compatriote et rivale Justine Braisaz-Bouchet avait su s'accrocher lors de la première moitié de course, le premier tir debout a été le véritable tournant de cette épreuve. Comme au moment d'assurer le titre mondial de l'équipe de France à l'occasion du relais mixte, la tenante du gros Globe de Cristal s'est muée en véritable mitraillette. Enchaînant ses cinq balles avec souvent moins de deux secondes entre chaque tir, elle a blanchi ses cinq cibles avant que Justine Braisaz-Bouchet ait tiré sa deuxième balle. Sans doute décontenancée par une telle rapidité d'exécution, la native d'Albertville est sortie de sa bulle et a manqué deux cibles. Des erreurs qui ont coûté cher sur la ligne d'arrivée, la médaille d'argent lui échappant pour trois secondes face à l'Italienne Lisa Vittozzi. Cette performance vient confirmer le statut de Julia Simon comme meilleure tireuse du circuit Coupe du Monde, elle qui a une réussite de 88,3% depuis 2018. Une statistique pour laquelle que peu de ses rivales ont été en mesure de rivaliser, notamment Dorothea Wierer (88,3%) et Marte Olsbu Roeiseland (90,8%), qui a mis fin à sa carrière en fin de saison passée.
Simon a tout changé
Une réussite qui est le résultat d'un travail de longue haleine effectué sous la houlette de l'entraîneur de tir des Bleues Jean-Paul Giachino. « Au couché, j'ai démonté ce qu'elle avait appris, parce que c'était un mauvais apprentissage, qui n'apporte à aucun moment de la régularité, a confié ce dernier dans les colonnes du magazine Nordic Magazine en décembre 2022. Les fondamentaux du tir, Julia Simon ne les avait pas parce qu'on ne lui avait pas racontés, elle ne les avait pas entendus. » Un travail qui n'était pas forcément évident pour une athlète de haut niveau, comme a pu le confier l'an passé l'entraîneur des Bleues Cyril Burdet. « Quand on casse des schémas qui sont ancrés depuis longtemps, il faut forcément accepter de passer par une phase de régression, a confié auprès de 20 Minutescelui qui a pris en main les Bleues en avril 2022. Et c'est difficile pour une athlète de ce niveau-là de passer par cette phase. » Un plan dont les résultats ont sans doute dépassé les attentes, Julia Simon ayant les moyens de poursuivre sa moisson de médailles dès l'individuel, programmé ce mardi à Nove Mesto. Au-delà des Mondiaux, l'efficacité au tir sera un argument de poids dans la défense de son gros Globe de Cristal alors qu'elle pointe au quatrième rang du classement, à 57 points d'Ingrid Landmark Tandrevold.