Mathieu Warnier, Media365 : publié le samedi 30 mars 2024 à 22h10
Avant d'aborder la dernière ligne droite menant à Paris 2024, Teddy Riner va retrouver le tatami ce week-end à Antalya. C'est l'occasion de faire un tour d'horizon des potentiels rivaux du Tricolore dans sa quête de médaille d'or olympique.
Ce sera sans doute la dernière répétition avant Paris 2024. Sacré lors du Paris Grand Slam au début du mois de février, Teddy Riner a fait le déplacement à Antalya avec comme objectif d'accumuler de la confiance à quatre mois des Jeux Olympiques mais, surtout, engranger des points pour remonter au classement mondial et obtenir le statut de tête de série en août prochain. « Teddy Riner a toujours été tête de série hormis à Tokyo et c'est quand même plus confortable, d'avoir peut-être un tour d'avance et un tirage un peu plus complaisant sur les premiers tours », a récemment confié à l'AFP son entraîneur Franck Chambily. Ce dernier ajoute que si son poulain ramène la médaille d'or de Turquie, « ça l'amènerait directement dans les quatre premiers ». Néanmoins, les rivaux du double champion olympique chez les plus de 100kg auront les dents longues afin d'empêcher celui que tout le monde veut battre d'atteindre cet objectif. La menace peut venir de Tatsuru Saito, qui a déjà son billet pour représenter le Japon lors de Paris 2024. Ce dernier voudra sans doute s'inspirer de la performance réalisée par son compatriote Kokoro Kageura lors de l'édition 2020 du Paris Grand Slam, quand il avait mis fin à quasiment dix ans d'invincibilité du Tricolore.
Saito et Puumalainen, potentiels outsiders
Consultant pour la chaîne Eurosport, Frédéric Lecanu concède que Tatsuru Saito a « cette aura japonaise, cette classe, cette qualité de placement » mais, s'il peut se montrer dangereux, la probabilité qu'il mette en difficulté Teddy Riner reste faible. Sacré champion du monde en 2022, le Cubain Andy Granda sera également au rendez-vous turc et, grâce à un style de combat plus léger pourrait poser quelques soucis au tenant du titre mondial. Potentiellement sur la route du Français lors des demi-finales, Martti Puumalainen est un profil à ne pas prendre à la légère. En effet, le champion d'Europe en titre est « un gros bastonneur », selon Frédéric Lecanu, qui ajoute que c'est quelqu'un qui « ne lâche rien ». Avant le dernier carré, Teddy Riner est susceptible de retrouver une vielle connaissance, le Brésilien Rafael Silva. Si ce dernier a perdu ses dix combats face au Français, l'orgueil pourrait le pousser à se surpasser. Mais, si on élargit le champ au-delà de ce seul tournoi d'Antalya, deux noms reviennent pour rivaliser avec Teddy Riner dans la course à la médaille d'or olympique. Le premier d'entre-eux a posé bien des soucis lors des derniers Mondiaux. Battu dans une finale qu'il aurait dû gagner avant de partager le titre, Inal Tasoev voudra sans doute prendre sa revanche au cœur du Grand Palais Ephémère dans quatre mois.
Tasoev, Yusupov et Tushishvili, de véritables menaces
« Teddy Riner a toujours eu du mal à gérer les mecs qui avancent sur lui, le collent au niveau bassin et essaient d'aller le chercher dans le dos pour le contrer », a résumé Frédéric Lecanu. Un profil qui est également celui d'Alisher Yusupov, qui a cédé contre le Tricolore lors des demi-finales du Paris Grand Slam. « On savait qu'il était dangereux. On l'a mal pris dans la stratégie, on n'a pas été bon. Teddy Riner a su analyser au fur et à mesure que le combat avançait, avait déclaré Franck Chambily après ce combat. Il a changé sa garde, ça a tout changé, c'est ce qui lui a permis d'attaquer deux fois et de le faire tomber deux fois sur uchimata. » Enfin, il y a un dernier nom à ne surtout pas sous-estimer, un certain Guram Tushishvili, qui reste sur une performance éclatante la semaine passée devant son public de Tbilissi. « Son profil d'action est moins identifiable, ce qui le rend encore plus dangereux », assure Frédéric Lecanu. En tout cas, la route menant à la gloire olympique sera loin d'être simple pour Teddy Riner, qui a donc tout à gagner à s'installer parmi les têtes de série pour Paris 2024. Et il sait ce qu'il lui reste à faire pour cela.