Clément Pédron, Media365, publié le mercredi 18 juin 2025 à 13h00
L'équipe de France entame son Eurobasket ce mercredi à 16h30 par une rencontre face à la Turquie. Pour l'occasion, les Bleues sont privées de nombreuses joueuses dont Marine Johannès qui a renoncé pour rester auprès de son équipe en WNBA.
Dans quelques heures, l'équipe de France entrera dans le grand bain de l'Eurobasket. À 16h30, la bande à Jean-Aimé Toupane débutera sa compétition face à la Turquie, avec la ferme ambition de réitérer la performance des Braqueuses en 2009. Depuis cette date, elle a toujours terminé entre la deuxième place (2013, 2015, 2017, 2019 et 2021) et la troisième place (2011 et 2023). Fortes d'une médaille d'argent obtenue aux Jeux Olympiques de Paris 2024, les Bleues s'avancent avec ambition vers ce rende-vous continental. Seul bémol, et pas des moindres, des absentes d'importance : Gabby Williams, Marine Johannès, Dominique Malonga, Carla Leite, Marine Fauthoux (blessée), Alexia Chery (maternité). En dehors des deux dernières citées, la raison pour laquelle les autres ne sont pas présentes est que ces femmes jouent en WNBA et que les franchises américaines n'autorisent qu'une courte fenêtre d'absence (21 jours maximum) pour « valider » la saison et donc aspirer à un meilleur contrat plus tard.
Pour l'Équipe, Marine Johannès a accepté d'en dire plus, elle qui fait les beaux jours du New York Liberty. « Je pense qu'il y a beaucoup de gens qui n'ont pas compris ça, explique la joueuse à propos de sa décision de dire non aux Bleues et à cet Eurobasket. J'ai vu plein de messages circuler en France, où je m'en prenais plein la tête. J'ai rejoint le New York Liberty en 2019, mais je n'ai pu venir que quatre fois en sept ans, avec plein d'allers-retours au milieu... Ce qui fait que je suis toujours sous contrat de rookie aujourd'hui. Cette saison est donc vraiment importante pour moi. Même si je ne joue que 5, 10 ou 15 minutes par match, elle me permet d'enfin valider cette quatrième et dernière année. Ensuite, je serai free agent, et je pourrai enfin aspirer à trouver un nouveau contrat. [...] Je ne demande pas des millions non plus... Mais en tant que joueuse étrangère, je dois montrer aujourd'hui que je ne pense qu'à la WNBA. »
Un problème de fond
Marine Johannès devrait évidemment avoir un regard ce mercredi du coté de ses compatriotes face à la Turquie. Et la New-Yorkaise est revenue sur le moment tant redouté de l'annonce de sa décision au staff de l'équipe de France. « J'ai juste échangé avec Aimé (Toupane), glisse la native de Lisieux. Je l'ai appelé pour lui dire ma décision. Je ne sais pas s'il était déçu ou pas, mais il a semblé comprendre. Disons que pour une fois, je n'étais pas la seule dans ce cas-là. Donc ça a forcément aidé. » La Française, qui assure n'avoir reçu aucune pression de la part de sa franchise pour disputer ou non cette compétition, espère un changement radical concernant ce problème de fond. « J'espère que ça changera un jour, que ce soit pour moi ou pour les générations suivantes, admet l'arrière. Aujourd'hui, on est même souvent ballotté entre deux clubs, en Europe et aux États-Unis, en plus de l'équipe de France. C'est dur mentalement et physiquement. J'espère que quelque chose pourra être mis en place pour nous permettre d'être plus libres. »