Marie Mahé, Media365 : publié le jeudi 10 décembre 2020 à 13h20
Ce jeudi, le ministère des Sports a annoncé avoir transmis, à la justice, un rapport d'inspection, à propos d'un responsable d'un club de moto, qui a gardé sa place, malgré une condamnation pour des viols sur deux mineures.
La moto se retrouve sous les feux des projecteurs, mais dans la rubrique faits divers. En effet, ce jeudi, le ministère des Sports a annoncé avoir transmis, à la justice, un rapport de l'inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGESR) concernant un responsable d'un centre de moto-cross, situé près de Nantes, resté à son poste, malgré sa condamnation pour viol sur deux mineures. Des faits qui ont eu lieu entre 2007 et 2011. Un club qui accueille encore aujourd'hui de jeunes pratiquants. Ce fameux rapport a été transmis au parquet de Paris, comme le précise d'ailleurs le ministère lui-même. Il y a un an de cela, le ministère avait parlé de « dysfonctionnement », à l'époque où Mediapart avait révélé l'affaire, précisant alors même que la Fédération française de motocyclisme (FFM) n'avait pris aucune sanction contre cette personne. L'une des victimes de ce patron de club avait saisi le tribunal administratif, au mois de février dernier, afin de dénoncer le « silence coupable » de la Fédération.
Ce responsable de club a été condamné à huit ans de prison ferme
A la fin de l'année 2018, après l'appel du ministère public lors de l'année 2015, ce responsable de club avait été condamné, en seconde instance, à une peine de huit ans de prison ferme, après avoir été reconnu coupable de viols répétés sur une jeune fille mineur ainsi que d'agressions sexuelles contre une autre. A l'époque, ces deux jeunes filles étaient donc mineures et étaient ainsi même âgées entre 14 et 16 ans. Ce jeudi, le ministère des Sports a également assuré n'avoir été informé de ce fameux dossier qu'en 2017 et avoir, dans la foulée, « suspendu cette structure de la filière de haut niveau. » Dans son communiqué, le ministère explique aussi : « En 2011 et jusqu'en 2018, la FFM n'a informé de ce témoignage ni la justice, ni l'administration centrale du ministère chargé des Sports ni ses services déconcentrés. Elle n'a pas non plus pris de mesures à l'encontre de l'entraîneur, titulaire d'une licence, comme elle en avait le pouvoir. » De plus, ce rapport de l'IGESR a mis en évidence « l'existence d'un cloisonnement et d'un manque de circulation de l'information dans le traitement de cette affaire entre la Fédération française de motocyclisme, des cadres techniques d'État et les services déconcentrés et centraux du ministère. »