Mathieu Warnier, Media365, publié le mercredi 16 août 2023 à 10h00
Alors que sa première saison à la tête de Ferrari est loin d'être satisfaisante, Frédéric Vasseur affirme que le temps joue en sa faveur, notamment concernant le recrutement de techniciens venant d'autres écuries.
La Scuderia Ferrari est en train de changer. Si les résultats en piste sont loin d'être au beau fixe, avec seulement trois podiums pour Charles Leclerc dont le dernier à Spa-Francorchamps avant la trêve estivale, Frédéric Vasseur assure que son plan de bataille se met en place. La SF-23, développée sous l'ancienne direction emmenée par Mattia Binotto ne répond pas aux attentes et l'ancien patron de l'écurie Alfa Romeo a concédé dans un entretien accordé au quotidien italien La Gazzetta dello Sport que « tout était visible dès le premier jour sur la piste ». Toutefois, ce qui compte pour le dirigeant français, « c'est la façon dont on réagit en groupe » et il présente cette réaction comme « bonne ». Malgré tout, le principal ingrédient dont a besoin l'écurie basée à Maranello pour retrouver une place dans la hiérarchie plus conforme à son statut reste le temps. « Quand il s'agit de F1, les gens pensent que les problèmes peuvent être résolus en une semaine, mais c'est comme naviguer sur un très gros navire et décider de changer de cap : ce n'est pas immédiat », a-t-il affirmé.
Vasseur handicapé par le localisation de Ferrari
Frédéric Vasseur ajoute être tenu par les contrats liant les techniciens dont le recrutement est souhaité et leurs employeurs actuels. « Les 50 meilleurs techniciens ont des contrats de trois ans et plus, confie le dirigeant français. Pour les enlever, il faut attendre qu'ils expirent, payer de lourdes pénalités ou négocier pour qu'ils soient libérés en avance. Bref, c'est compliqué. » Et cela sans prendre en compte le fait que Ferrari, contrairement à l'essentiel des écuries de F1, n'est pas basée en Grande-Bretagne. « Comme les équipes sont proches là-bas, si vous engagez quelqu'un, il peut garder la même maison, la même école pour ses enfants et le même mode de vie, résume le patron de la Scuderia. Pour qu'un ingénieur vienne ici, au contraire, il faut d'abord le convaincre, puis sa femme et la semaine suivante les enfants... » Malgré tout, Frédéric Vasseur est déjà à l'œuvre pour renforcer son écurie à des postes importants, assurant avoir « embauché environ 25 personnes » mais ne voulant pas s'arrêter là. Toutefois, dans le cas très particulier de l'actuel directeur de la performance de Mercedes Loïc Serra, son arrivée à Maranello n'est pas pour demain.
Vasseur : « Nous avons signé avec un nom phare... »
Une arrivée qui devrait être différée dans le temps malgré la volonté des dirigeants de Ferrari de négocier avec son actuel employeur. « Nous avons signé avec un nom phare qui devrait débuter le 1er janvier 2025 mais nous essayons d'anticiper les temps, confie Frédéric Vasseur. Comment faire pour que Toto Wolff le libère plus tôt ? J'essaierai quand on sera ensemble sur le bateau... » Toutefois, comme récemment avec le départ de Laurent Mekies de Ferrari vers AlphaTauri, il y a toujours une marge de manœuvre. « Il faut construire de bonnes relations et faire bouger les gens, ajoute le patron de Ferrari. Les premiers que vous prenez sont les plus difficiles, puis les autres en les voyant suivent. » En attendant, la Scuderia confirme ne plus attendre grand chose de cette saison et de la SF-23. « Pour cette saison, nous avons arrêté le développement en soufflerie fin juillet, mais nous avons des pièces déjà approuvées et en chantier que nous emmènerons au Qatar ou à Austin », affirme Frédéric Vasseur alors que l'écurie italienne a débuté la réflexion sur le prototype 2024, dont l'objectif sera de corriger les erreurs de sa devancière.