Mathieu Warnier, Media365, publié le samedi 29 juillet 2023 à 10h45
Malgré des tests effectués par Pirelli cette année pour aller dans cette direction, la Commission F1 a décidé de ne pas mettre en place dès 2024 l'interdiction des couvertures chauffantes pour les pneus.
La Formule 1 ne connaîtra finalement pas une révolution en 2024. Depuis de longs mois, avec le soutien des écuries, le manufacturier pneumatique italien Pirelli a testé de nouvelles gommes ayant une particularité. En effet, la F1 a ouvert la porte à la fin des couvertures chauffantes pour la saison prochaine et le développement des nouveaux produits a été fait dans cette direction. L'objectif avoué était de réduire la consommation d'énergie lors des Grands Prix, afin de permettre à la discipline d'atteindre son objectif de neutralité carbone d'ici à 2030. Néanmoins, tout va devoir s'arrêter car la Commission F1, composée de représentants des dix écuries, du détenteur des droits commerciaux et de la Fédération Internationale de l'Automobile (FIA) a freiné des quatre fers sur le sujet. Réunie ce vendredi à Spa-Francorchamps, cette dernière a pris connaissance d'un rapport remis par Pirelli démontrant que « le changement peut être mis en œuvre pour 2024 ». Toutefois, « il a été décidé de remporter l'introduction d'une interdiction des couvertures chauffantes en 2024 et de poursuivre les discussions et d'autres tests ».
Pirelli n'a pas obtenu gain de cause
Autrement dit, la fin de ces couvertures pour les pneus slicks ne pourra pas avoir lieu avant 2025, saison qui pourrait voir le manufacturier pneumatique unique de la F1 changer. En effet, il se dit dans le paddock que Bridgestone a soumis sa candidature à la FIA lors de l'appel d'offres lancé en début d'année et se retrouve en concurrence avec Pirelli pour le futur contrat. Une prise de position qui n'est toutefois pas surprenante tant les pilotes se sont montrés majoritairement en faveur du maintien d'une chauffe des gommes. « Ils peuvent probablement faire en sorte que cela fonctionne, mais ils doivent alors réduire la fenêtre de fonctionnement à un point tel qu'une fois que l'on sera à température, le pneu sera comme du chewing-gum, et les pressions monteront en flèche, a récemment affirmé sur le sujet Max Verstappen. Et cela n'améliorera pas la course. » Néanmoins, alors que les pneus pluie se passent d'un tel dispositif depuis le week-end annulé à Imola, les pneus intermédiaires subiront le même sort dès la saison prochaine.
Renault pourrait être autorisé à modifier son moteur
Cette réunion de la Commission F1 a également permis de mettre sur la table l'idée d'une dérogation au gel des moteurs mis en place depuis l'an passé. En effet, la FIA a confirmé que les analyses ont démontré un niveau de performance très en-deçà de la concurrence concernant le bloc Renault. Toutefois, si Alpine a bien fait une demande pour changer la donne, il a été décidé de « charger le comité de conseil des unités de puissance d'aborder ce sujet et de faire des propositions à la Commission ». Après la polémique née du Grand Prix d'Australie, relancé pour quelques tours après un drapeau rouge, certaines voix se sont exprimées pour faire évoluer les règles en la matière. Toutefois, en l'absence de consensus, le directeur du course aura toujours la main sur les modalités de relance de course. Il a également été question d'adapter le règlement financier de la F1 pour permettre à certaines écuries d'investir afin d'améliorer leurs infrastructures sans enfreindre le plafond budgétaire en place depuis 2021. Néanmoins, aucun accord n'a pu être trouvé et c'est un comité en charge du conseil financier qui va aborder le sujet prochainement. Enfin, les dix écuries ont validé les dates du 21 au 23 février 2024 pour les essais de pré-saison, qui auront lieu une nouvelle fois à Bahreïn, qui accueillera quelques jours plus tard l'ouverture de la prochaine saison.