Mathieu Warnier, Media365, publié le samedi 17 juin 2023 à 17h40
Après avoir quitté la F1 en 2010, le manufacturier pneumatique japonais Bridgestone aurait soumis sa candidature à la FIA pour la période 2025-2027 et sera mis en concurrence avec Pirelli.
Le vent est-il en train de tourner pour Pirelli ? Revenu en F1 à l'entame de la saison 2011 comme manufacturier unique du championnat du monde, la marque italienne va devoir convaincre la Fédération Internationale de l'Automobile (FIA) et les dirigeants de la discipline car il y a de la concurrence. Alors que le manufacturier sud-coréen Hankook n'avait pas eu les faveurs des décideurs pour le cycle 2021-2023, prolongé d'un an en raison des conséquences de la pandémie de coronavirus, la donne est tout autre pour l'appel d'offres mené actuellement par la FIA. Depuis plusieurs semaines, une rumeur s'est répandue dans le paddock concernant un intérêt renouvelé pour la F1 de la part du manufacturier japonais Bridgestone, qui a été présent entre 1997 et 2010 avec notamment une concurrence farouche avec Michelin entre 2001 et 2006. Selon les informations de la BBC, une candidature a bel et bien été déposée par la firme basée à Tokyo avec un dossier présenté comme « impressionnant ». Alors que les produits proposés par Pirelli visant à répondre au cahier des charges imposé par la F1 et les écuries n'ont jamais fait taire les critiques, l'idée d'un retour de Bridgestone semble bien accueillie dans le paddock, notamment avec la promesse de proposer des gommes permettant aux pilotes d'attaquer sur une période plus longue.
Les pilotes prêts à renouer avec Bridgestone
Selon un pilote cité par la BBC, Fernando Alonso et Lewis Hamilton ont confié que le comportement des pneus proposés par le manufacturier japonais dans les années 2000 répondait à ce qui est actuellement demandé. En effet, les pneus Pirelli sont critiqués pour leur tendance à surchauffer de manière exagérée, notamment quand il est question d'attaquer ou de dépasser. Alors que, d'un point de vue technique, les deux dossiers ont été validés par la FIA, les négociations commerciales entre la F1 et les deux candidats vont faire la décision. Alors que certains dirigeants sont favorables à l'idée de prolonger le partenariat avec Pirelli, présent depuis plus d'une décennie et à même de répondre à toutes les demandes, d'autres sont convaincus que Bridgestone a le savoir-faire pour développer en 18 mois des pneus en capacité de répondre aux exigences des monoplaces actuelles, bien différentes de celles engagées en 2010, quand la marque japonaise a laissé derrière elle la discipline. Le gain de popularité de la F1, notamment en Amérique du Nord, semble avoir convaincu les dirigeants de Bridgestone que l'heure est venue d'envisager un retour. La réponse n'est toutefois pas attendue avant plusieurs mois, mais le suspense est plus que jamais entier.