Thomas Siniecki, Media365 : publié le mardi 31 août 2021 à 15h57
Samedi, François D'Haene est entré dans la légende de l'ultra-trail, en remportant la fameuse épreuve du Mont-Blanc (UTMB) pour la quatrième fois. Il est désormais l'unique détenteur du record de succès dans la Mecque de la discipline.
François, vous êtes seul à quatre victoires, ça doit avoir une saveur particulière...
C'est marrant, oui, ça a l'air de plaire aux médias (sourire). C'est toujours plaisant, mais pour être honnête, j'étais là pour faire une couse vraiment pleine et je n'espérais pas forcément gagner.
Cette quatrième était-elle la plus difficile ?
Pas loin, oui. En 2017 aussi, c'était très intense, plutôt par rapport au temps. Mais j'avais de super sensations et on allait beaucoup plus vite. Là, c'était plus dur car il fallait faire avec des sensations un peu bizarres en descente, donc c'était assez compliqué physiquement.
"Je vais boire une bonne bière"
A 35 ans, vous êtes aussi le premier à réussir le doublé avec la Hard Rock 100, dont vous avez battu le record le mois dernier aux Etats-Unis. Alors, quel challenge pour la suite ?
Je vais boire une bonne bière (sourire). Je ne vais pas remettre un dossard tout de suite, cette année a été vraiment intense. Je vais d'abord savourer, on verra si je repars pour une cinquième.
Tactiquement, qu'est-ce que vous aviez mis en place pour construire cette victoire ?
Rien, comme d'habitude. J'ai essayé de m'adapter au mieux, de voir un peu les conditions de course, qui était présent le jour J.
Vous étiez assez vite détachés avec Jim Walmsley. Avant une deuxième partie de course en gestion, en contrôle...
Au bout de quatre ou cinq heures, on était détachés, oui (sourire). Dans le col du Bonhomme, on menait souvent, il a décidé d'accélérer un peu et on s'est retrouvés tous les deux devant. Je l'ai d'abord senti très bien, avec des super jambes, puis c'était un peu plus compliqué. On s'attendait souvent. Ensuite, sans lui, l'écart était assez conséquent, mais je restais plutôt inquiet sur mes sensations. C'était plutôt mieux à partir de Champex, au 125eme kilomètre vers 8h du matin. Je n'allais pas très vite, mais j'arrivais quand même à descendre.
Le top 5 français est historique !
C'est la première fois qu'Aurélien Dunnand-Pallaz réussit 100 miles de telle ampleur. Mathieu Blanchard, je le croise pour la première fois, donc c'est plus la performance de Dunnand-Pallaz qui me fait plaisir pour lui. Mathieu Blanchard passe de la treizième à la troisième place, ça montre qu'il a vraiment su s'adapter. On le voit avec son sourire à l'arrivée ! Je ne sais pas si ce sont les conditions, on a puisé un peu... Le Russe Dmitry Mityaev était pas mal mais il a abandonné, de même que Pablo Vila qui était très en forme, il y avait aussi un autre Espagnol pas mal.