Mondiaux - Happio : "C'est la déception qui prime"

Mondiaux - Happio : "C'est la déception qui prime"©Panoramic, Media365

Paul Rouget, Media365 : publié le mercredi 20 juillet 2022 à 09h37

Auteur d'une grande finale sur le 400 m haies aux Mondiaux d'Eugene, Wilfried Happio, qui échoue au pied du podium pour deux centièmes, a eu un "déclic", mais regrette de ne pas avoir pu apporter une première médaille à la France.

Le record de France de Stéphane Diagana (47"37) n'était pas loin... Pour sa grande première finale, mardi à Eugene, Wilfried Happio a surtout failli accrocher le podium du 400 m haies, ce qui aurait été la première médaille française de ces Mondiaux, échouant à deux centièmes du podium avec un chrono de 47"41, alors que son meilleur temps en arrivant dans l'Oregon était de 48"57. Il est devancé par le Brésilien Alison Dos Santos (46"29) et les Américains Rai Benjamin (46"89) et Trevor Bassitt (47"39). Mais il finit devant le Norvégien Karsten Warholm (7e en 48"42), champion olympique et recordman du monde de la distance, qui revenait de blessure.


Après coup, c'est surtout la déception qui primait chez le coureur de 23 ans, qui a vécu une préparation très particulière. Visé par une plainte pour agression sexuelle, il avait été agressé par le frère de la victime présumée juste avant d'améliorer son meilleur chrono le mois dernier lors des championnats de France. "Pour le moment, je suis déçu, parce qu'au pied du podium. Dans quelques jours, je me dirai que j'ai vraiment progressé sur ces dernières semaines, mais pour l'instant, c'est la déception qui prime. Je suis quand même content de me rapprocher du chrono de Stéphane Diagana, c'est un mentor et un exemple pour moi, en tant que sportif et en tant qu'homme", explique-t-il sur le site de la Fédération française d'athlétisme, avant de revenir sur le déroulé de cette course qui lui laisse donc des regrets.

"Je me dis : « Whaou, c'est Warholm »"

"Je savais que j'allais devoir partir fort, pour ne pas me laisser trop déborder par Dos Santos, notamment. Je me sens rapide sur ma première partie de course, j'essaie de mouliner devant mes haies, comme me l'avait conseillé Stéphane Diagana en plus de mon coach, poursuit l'élève d'Olivier Vallaeys. Les dernières haies sont toujours plus compliquées que les autres, c'est logique. Je m'étais tellement mis dans la tête des images où je doublais Warholm, Benjamin, Dos Santos, que j'avais comme une impression de déjà-vu quand j'ai dépassé Warholm. Bon, en même temps, au moment je le passe, je ne comprends pas trop, je me dis : « Whaou, c'est Warholm ». Cela faisait trois ans que j'étais en 49" et que je stagnais, alors que je m'entraînais dur. Il y avait un déclic mental à avoir. Quand on est fort chez les jeunes et qu'on commence à douter par la suite, on peut facilement trébucher ou se fixer soi-même des limites. Aujourd'hui, je ne m'en suis pas fixé. Ce n'est que du plus pour la suite." La suite, c'est notamment les championnats d'Europe, qui vont se dérouler du 15 au 21 août à Munich.

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