Mondiaux : Des minima trop sévères pour les Bleus ?

Mondiaux : Des minima trop sévères pour les Bleus ? ©Icon Sport, Media365

Thomas Siniecki, Media365 : publié le mardi 25 février 2025 à 11h36

Cet été, à Tokyo, la FFA aimerait n'envoyer personne faire de la figuration. Ou envoyer personne tout court...

Déjà que l'athlétisme français ne va pas fort... Alors, durcir les conditions d'accès aux prochains championnats du monde, les fameux minima, ça pourrait être vu comme une ultime balle dans le pied. Ce n'est pas ainsi que l'envisage le DTN Romain Barras : "Nous augmentons notre niveau d'exigence car notre équipe de France évolue à un excellent niveau à l'échelle européenne, mais que ça ne se traduit pas encore dans un contexte mondial, où l'on retrouve plutôt une grosse densité d'athlètes entre la dixième et la 24e place. La haute performance, c'est terminer dans le top 8, se rapprocher d'un podium et aller chercher une médaille. On a besoin d'amener nos athlètes vers ça."

Sénéchal : "C'est affligeant, quelle belle image et motivation pour les jeunes... C'est juste les dégoûter"

Dans certaines spécialités, tout indique qu'on ne retiendra plus personne, alors que c'était déjà suffisamment difficile comme ça. Encore une fois, il y a deux lectures possibles... Mais pour Mathilde Sénéchal, plusieurs fois sélectionnée sur 10 000 m ou en cross, le point de vue est tout trouvé. Selon elle, c'est carrément "affligeant" : "La plupart des meilleurs athlètes français comptent sur ces sélections pour avoir de la visibilité, des sponsors et pouvoir continuer de dédier leur vie à l'entraînement. Ils se battent et font des sacrifices énormes pour représenter la France, pendant que d'autres décident de leur avenir confortablement installés. Quelle belle image et motivation pour les jeunes qui veulent faire du haut niveau et qui en ont le potentiel... C'est juste les dégoûter par des standards impossibles."

Pour Romain Barras, lui-même ancien recordman de France du décathlon avant Kevin Mayer (et champion d'Europe en 2010), l'idée est de permettre à son comité de sélectionner des athlètes pour lesquels est identifié un potentiel immédiat, par la régularité de leurs performances ou un potentiel à moyen ou long terme, "pour de jeunes athlètes qui pourront acquérir de l'expérience dans l'optique des Jeux de Los Angeles". L'Euro en salle, en fin de semaine prochaine aux Pays-Bas, offrira déjà un premier temps de passage.

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