Focus : Pourquoi la course à pied est toujours tendance ?

Focus : Pourquoi la course à pied est toujours tendance ? ©Icon Sport, Media365
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Mathieu Warnier, Media365 : publié le lundi 21 avril 2025 à 10h30

Pratiquée par un nombre croissant de personnes en France et dans le monde, avec une féminisation croissante, la course à pied est source de bienfaits pour le corps et l'esprit. C'est également un domaine dans lequel l'innovation est permanente.

C'est une pratique sportive dont la popularité ne se dément pas. Selon les chiffres publiés par l'Union Sport et Cycle via son Observatoire du running en avril dernier, plus de douze millions de Français s'adonnent de manière régulière à la course à pied. La crise sanitaire liée au coronavirus a eu un effet très sensible sur le nombre de pratiquants, passé de 7,4 millions en 2007 à 13,5 millions en 2021. Si ce pic n'a plus été atteint depuis, la tendance est à une stabilisation de ce nombre au-dessus de la barre des dix millions de coureurs dans l'Hexagone. Ce qui se ressent sur les engagements sur les principaux événements ouverts au plus grand nombre. Au-delà de la seule activité physique, la course à pied regorge de bienfaits à plusieurs niveaux.

Elle permet un renforcement du muscle cardiaque, réduisant d'autant les risques liés aux maladies cardiovasculaires, mais également une amélioration de la circulation sanguine et de la capacité pulmonaire. Des études menées sur le temps long aux Etats-Unis avancent que courir de manière régulière a un effet notable sur l'espérance de vie. La course à pied est également bénéfique pour la densité osseuse, réduisant les risques liés à l'ostéoporose ou à l'arthrite. Mais il y a également une composante mentale dans les bienfaits de la course à pied car cette pratique est souvent partagée au sein d'un groupe, réduisant l'isolement et luttant contre la dépression. Enfin, les fonctions cognitives sont également renforcées par cette activité physique, notamment la mémoire et l'apprentissage.

La course à pied se féminise malgré des freins

L'étude de l'Observatoire du running confirme également une tendance très nette, celle de la féminisation de la pratique de la course à pied. En effet, sur les 5000 personnes qui ont été interrogées, on retrouve 48% de femmes. Une tendance qui a démarré dans les années 1970, dans la foulée de Kathrine Switzer, qui avait participé au marathon de Boston sans inscription. Ce qui se ressent également sur la participation aux courses longue distance, avec une participation féminine qui est passée d'une moyenne de 10% dans les années 1980 à près de 25% à l'heure actuelle. En ce qui concerne le Marathon de Paris, organisé le 13 avril dernier, 31% des personnes inscrites étaient des femmes.

Après s'être stabilisée à 25% à la fin des années 2010, cette proportion est en hausse constante sur les trois dernières éditions, témoignant de cette féminisation de la pratique de la course à pied. Néanmoins, il existe un facteur qui freine ce développement. Il s'agit de la sécurité. En effet, selon les chiffres de l'Union Sport et Cycle, seules 13% des coureuses interrogées affirment se sentir totalement en sécurité à l'occasion de leurs sorties et 56% d'entre elles ont déjà fait face à une situation qualifiée de problématique. Face à cela, différentes stratégies sont utilisées. Il est notamment question d'un choix de parcours adaptés, d'éviter les heures tardives pour courir ou l'utilisation d'applications de géolocalisation.

Un domaine où l'innovation va toujours plus vite

La popularité croissante de la pratique de la course à pied se ressent chez les différents équipementiers. Ces derniers redoublent d'efforts pour proposer des produits innovants, toujours plus légers, pour permettre un gain de performance tout en réduisant la fatigue musculaire, permettant ainsi de courir plus longtemps. Et la principale avancée en la matière restera l'ajout de plaques de carbone dans les semelles, qui a fait écho aux combinaisons en polyuréthane en natation dans les années 2010. Installées dans des semelles en mousse auxquelles des gels peuvent être ajoutés, ces dernières agissent comme des ressorts, permettant de gagner en réactivité avec une foulée plus stable et un amorti permettant de répartir les forces liées à l'impact de la foulée avec la chaussée. Une tendance apparue dès 2016 quand la marque américaine Nike avait lancé sa Vaporfly.

Depuis, elle ne cesse de faire polémique. Une technologie qui a notamment été utilisée par Eliud Kipchoge lors de ses tentatives de courir un marathon sous les deux heures à Monza en mai 2017 puis à Vienne en octobre 2019. Des dérives qui ont poussé World Athletics, la fédération internationale d'athlétisme, à légiférer pour contrôler leur développement et imposer la commercialisation de ce matériel d'avant-garde devenu désormais la norme. Mais l'innovation ne s'arrête pas seulement à la chaussure. En effet, les équipementiers rivalisent d'ingéniosité pour que les tenues soient toujours plus efficaces pour évacuer la transpiration et offrir une liberté de mouvement la plus importante possible. Et les laboratoires travaillent sans doute déjà à la prochaine étape dans l'évolution du matériel.

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