Mathieu WARNIER, Media365 : publié le jeudi 03 juin 2021 à 14h45
Mise en cause par Eloyse Lesueur-Aymonin pour manquements dans la gestion de ses revenus, la Fédération Française d'athlétisme a vu la justice statuer en sa faveur.
Eloyse Lesueur-Aymonin n'a pas obtenu gain de cause. L'ancienne championne du monde en salle du saut en longueur a attaqué en justice la Fédération Française d'athlétisme (FFA) l'an passé sous le motif de manquements supposés dans la gestion de ses revenus. En effet, l'athlète a affirmé avoir perdu pas moins de 500 000 euros en l'espace de dix ans, entre 2008 et 2018, accusant la FFA de ne pas l'avoir conseillée correctement, mais également d'avoir commis des erreurs au niveau des déclarations fiscales, d'avoir choisi un statut juridique pas adapté à sa situation mais également d'avoir fait payer ce service de suivi administratif, qui est supposé être gratuit. Une affaire pour laquelle le Tribunal de Grand Instance de Paris a été saisi avec le verdict qui a été prononcé ce mercredi. Alors qu'Eloyse Lesueur-Aymonin demandait 170 000 euros à la FFA en réparation du préjudice subi, la cour a finalement débouté l'athlète de ses demandes et l'a condamnée à verser 3 000 euros à la fédération. Une décision présentée comme « une grande déception » par Tony Reale, avocat appartenant au cabinet de l'ancien Secrétaire d'Etat aux Sports Thierry Braillard, en charge de défendre Eloyse Lesueur-Aymonin, dans des propos recueillis par le quotidien L'Equipe
La FFA n'accable par Lesueur-Aymonin
Ce dernier a également confié être « interloqué » après cette décision du TGI de Paris, qui critique le fait que la cour ait affirmé qu'il n'y avait pas de mandat entre la FFA et l'athlète. « Quand vous confiez votre carnet de chèque à quelqu'un qui est censé vous représenter et faire des actes en votre nom pour votre compte, ça s'appelle bien un mandat », a ajouté l'avocat. Pour sa part, le président de la Fédération Française d'athlétisme, André Giraud, a assuré dans des propos recueillis par L'Equipe que son institution « savait qu'aucune faute n'avait été commise » par ses soins dans cette affaire. « On n'avait pas de pouvoir pour gérer leur compte, et c'est d'ailleurs précisé dans le jugement. Il y a un cabinet comptable qui s'occupait d'Eloyse, rappelle le patron de l'athlétisme français. Si elle a été négligente dans le paiement de ses impôts ou de certaines charges, ce n'est pas la faute de la fédération ». « Désolé qu'Eloyse se soit laissée embarquer par de mauvais conseillers », André Giraud a également rappelé que la FFA « lui a tendu la main dans un cadre légal » via la décision « de prolonger d'un an son contrat pour qu'elle garde un salaire ». Alors que la FFA est en droit de recevoir 3 000 euros venant d'Eloyse Lesueur-Aymonin, André Giraud compte passer l'éponge. « On ne va pas l'enfoncer, on sait qu'elle a des difficultés. Eloyse a beaucoup apporté à l'équipe de France, on l'aime bien, assure le présidenrt de la FFA. On ne va évidemment pas lui demander des dommages et intérêts, on ne va pas réclamer les 3 000 euros. »