Mathieu Warnier, Media365 : publié le samedi 23 décembre 2023 à 21h40
Deux ans après un ultra trail qui a fait 21 victimes dans la forêt du fleuve Jaune, les organisateurs de la course ont répondu de leurs actes devant la justice, avec une condamnation à la clé.
La justice s'est enfin prononcée. Le 22 mai 2021, un ultra trail d'une longueur de 100 kilomètres a été organisé dans la forêt du fleuve Jaune, dans la province chinoise du Gansu. La course s'est déroulée dans des conditions apocalyptiques, avec de la grêle, beaucoup de vent mais également une pluie qui a causé du verglas. A cela se sont ajoutées des températures qui ont descendu sous les -20°C. Alors que les autorités locales avaient mobilisé plus de 700 sauveteurs afin de retrouver les participants, cette course a fait 21 victimes parmi les 172 qui s'étaient présentées au départ. Un drame qui a provoqué une vive émotion en Chine et la justice locale s'est très vite saisie de cette affaire dans le but de faire la lumière sur ce qui a provoqué une telle catastrophe. Deux ans après, la Cour de Justice de Baiyin a donné son verdict et pas moins de sept personnes ont été condamnées.
Sept condamnations à de la prison
Cinq membres de l'organisation de l'épreuve ont écopé de peines de prison allant de trois à cinq ans et demi après avoir été reconnus coupables d'avoir « organisé un événement à grande échelle ayant conduit à un incident de sécurité important », selon une dépêche de l'agence de presse chinoise Xinhua. A cela s'ajoutent les peines concernant deux officiels en charge de la supervision de l'épreuve. L'un d'entre-eux a écopé de quatre ans et dix mois de prison pour « manquement au devoir et corruption », peine à laquelle s'ajoute une amende. L'autre sera emprisonné pour trois ans et six mois pour « manquement au devoir ». En effet, les organisateurs de l'épreuve n'avaient pas exigé l'utilisation de vêtements chauds par les participants malgré les températures extrêmes qui étaient attendues. Ce pourquoi la maire de Baiyin avait présenté des excuses après avoir ressenti « une grande culpabilité et des remords ». Un drame qui pourra servir de leçon pour les candidats à l'organisation d'un ultra-trail.