Guillaume Marion, Media365 : publié le mercredi 30 août 2023 à 15h55
Suite à une poignée de main avec l'Israélien Maksim Sverisky, samedi dernier lors d'une compétition, l'haltérophile iranien Mostafa Rajaï a été suspendu à vie par sa Fédération.
Un geste aux très, très lourdes conséquences pour Mostafa Rajaï. En effet, samedi dernier, lors du tournoi World Masters à Wieliczka (Pologne), l'haltérophile iranien a visiblement commis l'irréparable en s'affichant au côté de son concurrent l'Israélien Maksim Sverisky. Après être monté sur le podium, Rajaï a même serré la main de ce dernier, un geste qui a provoqué la colère des autorités de son pays, qui n'ont pas tardé à le sanctionner très durement par la suite. Âgé d'une quarantaine d'années, l'Iranien, qui concourt dans la catégorie vétéran, a depuis vu le couperet tomber. « La Fédération d'haltérophilie interdit à vie à l'athlète Mostafa Rajaï d'accéder à toutes les installations sportives du pays et démet de ses fonctions le chef de la délégation pour la compétition, Hamid Salehinia », peut-on notamment lire dans un communiqué, cité par l'agence Irna.
Rajaï a « franchi les lignes rouges »
Il faut dire que les relations entre les deux pays ne sont pas au beau fixe. Loin de là même. Depuis longtemps, la République islamique d'Iran a fait d'Israël son ennemi juré, l'Etat hébreu n'étant pas reconnu. C'est pourquoi, les sportifs iraniens ont l'interdiction d'être en contacts avec des Israéliens. Samedi dernier, en Pologne, Rajaï a visiblement « franchi les lignes rouges de la République islamique », selon l'agence Irna. Cette dernière précise également que la délégation iranienne « avait été envoyée avec le soutien de la Fédération. » Ce genre d'histoire n'est malheureusement pas une première dans le sport. Depuis plusieurs années maintenant, de nombreux sportifs iraniens ont tout fait pour ne pas affronter des Israéliens en compétition, quitte à abandonner en prétextant notamment un souci médical. D'ailleurs, en 2021, l'ayatollah Ali Khamenei, le guide suprême iranien, n'avait pas hésité à vivement encourager les sportifs iraniens à « ne pas serrer la main d'un représentant du régime criminel (israélien) pour obtenir une médaille. »