Thomas Siniecki, Media365 : publié le lundi 03 février 2025 à 12h08
La formidable histoire d'Aurélie Aubert reprend un nouveau coup de fouet, cette fois à l'échelle hexagonale.
Non, Aurélie Aubert n'était pas qu'une étoile filante. La championne paralympique de boccia, qui avait illuminé la France cet été à Paris 2024 à tel point qu'elle en était devenue porte-drapeau pour la cérémonie de clôture, a été sacrée championne nationale dimanche pour la première fois de sa carrière, à Foix (Ariège). Dans sa catégorie B1 des paralysés cérébraux et assimilés, qui est mixte aux championnats de France, elle a battu en finale Jean-Christophe Tabary (3-2) et devient même la première femme titrée. Un immense accomplissement de plus pour la Normande de 27 ans, qui avait perdu l'an passé contre le même adversaire en finale.
"Les garçons ont un peu plus de force que moi, mais je ne vais pas me laisser faire"
"J'ai tout fait à l'envers", riait-elle gaiement avant la compétition, espérant anticiper sur son "grand objectif" du week-end qu'elle a donc accompli (pour La Dépêche du Midi) : "La force des hommes n'est pas celle des femmes, il faut s'adapter." Et dès le début du mois de décembre, elle affichait déjà une détermination semblable : "J'espère gagner, mais ce sera difficile : à l'international, les hommes et les femmes sont séparés, mais pas aux championnats de France. Je dois me mesurer à des garçons qui ont un peu plus de force que moi, mais je ne vais pas me laisser faire. J'ai envie d'aller chercher d'autres médailles, et un jour, devenir championne du monde et championne d'Europe !"
Quatrième aux championnats d'Europe en 2023 à Rotterdam, Aubert va pouvoir retenter sa chance cet été avec un tout autre statut à Zagreb. Elle ignore sans doute comment elle s'y rendra, comme c'était déjà le cas pour Foix (ce qu'elle avait confié en novembre à L'Equipe), mais il le faudra. Quand on est l'une des meilleures du monde, ce n'est plus une option.