Natation : Camille Cheng, une Franco-Hongkongaise aux Jeux

Paul Rouget, Media365 : publié le jeudi 22 juillet 2021 à 08h00

Entrée dans l'histoire à Rio en participant au premier relais olympique hongkongais, la nageuse Camille Cheng, née de mère bretonne et "très fière" de son côté français, va disputer à Tokyo ses deuxièmes Jeux.

C'est dans un contexte très particulier que la nageuse franco-hongkongaise Camille Cheng (28 ans) va prendre part à ses deuxièmes Jeux, alors que les cas de Covid-19 continuent à augmenter à Tokyo. Des JO reportés d'une année et toujours contestés, qui doivent se dérouler à huis clos dans la capitale japonaise. "Ce n'est pas une situation facile, confie, dans un français parfait, celle qui est née à Hong Kong d'une mère bretonne et d'un père originaire de Taïwan. Et les Japonais sont inquiets de recevoir la communauté internationale dans un contexte si tendu. Donc l'atmosphère sera forcément différente. Mais on est bien préparés, et on va bien sûr faire très attention."

Il y a cinq ans, à Rio, elle était entrée dans l'histoire en prenant part au tout premier relais hongkongais des JO. "C'était vraiment super pour Hong Kong, poursuit-elle. Et puis c'était très excitant de pouvoir nager les épreuves individuelles et d'enchaîner avec le relais." En participant au 50m, au 100m, au 200m puis au 4x100m quatre nages, elle avait réalisé un rêve, qu'elle avait depuis l'édition 2008 à Pékin, où elle résidait alors. Elle avait vraiment été enthousiasmée par les Jeux, ensuite érigés en objectif. Un but atteint huit ans plus tard à Rio. Et ce quelques mois après avoir été diplômée de la prestigieuse université californienne de Berkeley, et s'être ensuite totalement consacrée à la natation.


"En 2016, c'était super spécial. Il y avait le côté compétition de la natation mais aussi la récompense de toutes mes années de travail, et de sacrifices. Et pendant deux semaines, j'étais tout le temps en train de sourire. Depuis l'avion au village olympique, et quand on a défilé pour la cérémonie d'ouverture, c'était très spécial. Et puis j'ai aussi partagé ça avec mes amis, et vu tous les nageurs et nageuses d'autres pays avec qui je m'entraînais aux Etats-Unis." Elle en retrouvera encore certains lors de cette olympiade tokyoïte, où elle ne concourra cette fois qu'en relais.

"Ce serait super cool de pouvoir faire les JO en France"

"Malheureusement, je n'ai pas pu me qualifier individuellement. J'avais dû revenir à Hong Kong l'an dernier pour les qualifications olympiques, mais tout a été annulé à cause du Covid. Quand les Jeux ont été reportés, c'était un peu dur pour moi, mentalement et physiquement, de me dire qu'il y avait encore une autre année à tout donner. Et pour plein d'athlètes, ce n'était pas facile à gérer."

C'est donc sur le 4x100 et le 4x200m, voire le 4X100m quatre nages, que la quintuple médaillée des jeux asiatiques aura l'occasion de s'exprimer. "Pour le dernier relais, les entraîneurs décideront à la fin, en fonction de qui est en forme, et qui a fait les meilleurs temps", explique-t-elle, avant de confier son ambition de "faire un break" à l'issue de ces Jeux : "Je veux me reposer, passer du temps avec ma famille, puisque ça fait deux ans que je ne les ai pas vus. Et je vais notamment retourner en France après Tokyo. Après, si je ne continuais pas à nager, je suis diplômée en psychologie et j'ai aussi obtenu un master en psychologie d'entreprise à Hong Kong avec une spécialisation en psychologie du sport, donc ça reste connecté avec le sport et la performance."


Mais la possibilité de disputer les Jeux à Paris en 2024 reste dans un coin de sa tête, elle qui était venue s'entraîner à Nice, où habite sa mère... "Comme c'est à Paris et que je suis à moitié française, ça me motive. Ce serait super cool de pouvoir faire les JO en France, devant la famille. Mais je ne sais pas encore ce que je vais faire après mon petit break." Elle est en tout cas "très fière" de son côté français. "C'est quelque chose de précieux", rajoute celle qui regardait "beaucoup" la manière de nager de Laure Manaudou étant plus jeune. "Et chaque été, je passais mes étés en France, en Bretagne, où mes grands-parents habitent. Et à chaque fois que je retournais à Hong Kong, je ne parlais que français et je ne savais plus parler en anglais", rigole encore Camille Cheng, qui avoue avoir "hâte" de retourner en France. Avec une nouvelle participation olympique en poche...

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