Le breakdance, grande nouveauté des JO 2024

Le breakdance, grande nouveauté des JO 2024©Media365

Thomas Siniecki, Media365 : publié le lundi 12 avril 2021 à 17h36

Les premières épreuves olympiques de breakdance auront lieu Place de la Concorde, dans un peu plus de trois ans à Paris pour les JO. S'il ne s'agira que d'une épreuve additionnelle, ces grands débuts suscitent forcément la curiosité.



Exit le 50 km marche cher à Yohann Diniz, place au breakdance ! Ces deux disciplines ne sont pas les seules heureuses ou malheureuses élues du programme des JO 2024 à Paris, mais le coup de projecteur s'annonce évidemment immense pour la danse de rue, très axée vers les jeunes. C'est d'ailleurs aux JOJ 2018, les Jeux Olympiques de la Jeunesse, que le breakdance a été testé avec succès, le Français Martin Lejeune (en photo) ayant été médaillé d'argent.

Pour Jean-Philippe Gatien, le pongiste médaillé d'argent en 1992 (à Barcelone) et qui est désormais directeur des Sports de Paris 2024, ce sera même "un succès phénoménal". Avec une précision d'importance : il n'y aura pas de médailles officielles distribuées, s'agissant pour le moment d'un sport additionnel, à l'instar de l'escalade, du surf et du skate - ces trois-là seront lancés dès Tokyo.

Kaddaoui : "Je n'y avais pas pensé une seule seconde"

Le président adjoint de la Fédération française de billard, entre autres, l'avait eu mauvaise, lui qui était également candidat : "J'accepterais de perdre contre le squash, mais pas contre le breakdance", s'exclamait ainsi Jean-Pierre Guiraud dans L'Equipe. L'affrontement de deux, voire même trois générations... "Je n'y avais pas pensé une seule seconde être un jour en équipe de France pour faire du breakdance aux JO", confirme d'ailleurs Sofian Kaddaoui (19 ans), qui postule naturellement en tant que champion du monde... à l'applaudimètre, ce qui doit forcément être codifié en vue des Jeux. "C'est cool, mais il ne faut pas oublier que ça vient de tout en bas, il faut garder ce qui fait l'essence de notre danse."

Lancé à New York dans les années 70, popularisé en France par Sidney lors de la décennie suivante, la discipline s'est structurée. "Ce n'est plus le hip-hop qu'on a connu, mais ça fait du bien", appuie Omar Remichi, fondateur du "crew" de Sofian Kaddaoui à Bordeaux. "On n'est plus dans le cliché des quartiers, il y a une ouverture et un langage qui a été compris." "Chacun va danser différemment, c'est ce qui m'intéresse, poursuit Bboy Tom (Bboy ou Bgirl signifiant danseur ou danseuse de breakdance). Tout le monde est unique, alors qu'on fait tous le même sport." Il y aura une distinction entre garçons et filles, ce qui maintiendra l'équitation en seul sport mixte aux JO, mais ce n'est pas le cas lors des cours.


"J'ai envie de prouver que moi aussi, je peux faire des acrobaties, et que j'ai beaucoup de force comme les garçons", assure ainsi la jeune Calista. Le breakdance dépasse largement le cadre d'un sport, il ne l'a d'ailleurs jamais été jusqu'à cette introduction aux JO. Ce que défend enfin Anne Nguyen, ancienne championne du monde et qui met en place des spectacles à travers le monde depuis plus de quinze ans : "Dans la manière dont je présente les choses, on ne se dit pas que ce sont des petits jeunes qui font du hip-hop, mais plutôt de la danse. On s'interroge sur le message, ça prouve que c'est universel et contemporain."

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