Paul Rouget, Media365 : publié le jeudi 26 janvier 2023 à 08h02
Décédé le 26 janvier 2020 dans un accident d'hélicoptère, Kobe Bryant, regretté par le monde du basket et bien plus encore, aura marqué son sport, et il est considéré comme l'un des meilleurs joueurs de l'histoire.
L'Amérique le pleure encore. Et elle n'est pas la seule. Le 26 janvier 2020, Kobe Bryant décédait tragiquement dans un accident d'hélicoptère à côté de Los Angeles (Californie), en compagnie de sept autres personnes, dont sa fille Gianna (13 ans). Agé lui de 41 ans, le légendaire joueur des Lakers, qui avait pris sa retraite en 2016, accompagnait sa fille ainsi que deux de ses amies à un match de basket à Thousand Oaks, dans sa Mamba Sports Academy, quand l'appareil s'est écrasé dans les collines de Calabasas.
Rendu un an plus tard, le rapport de l'Autorité de sûreté des transports concluait à "une erreur de jugement" du pilote de l'hélicoptère ayant entraîné sa "désorientation" au milieu d'un épais brouillard. L'annonce de sa disparition soudaine allait marquer considérablement le basket américain, et le monde du sport en général. Dès son décès officialisé, les hommages se sont multipliés à travers la planète pour honorer le « Black Mamba », devenu une icône de son sport, et d'avantage encore.
L'hommage du Shaq
Des hommages particulièrement émouvants, comme celui de son ancien compère chez les Angelenos, Shaquille O'Neal, avec qui il a remporté trois bagues de champion NBA (2000, 2001, 2002), même si les relations entre les deux hommes n'ont pas toujours été idylliques, loin de là même. "Je n'avais pas ressenti de douleur aussi forte depuis très longtemps. J'ai espéré qu'un imbécile ait inventé ça. Je ne voulais pas y croire. Et quand ça s'est confirmé, mon esprit a quitté mon corps. J'aurais aimé pouvoir dire un dernier mot à tous ceux que j'ai perdu. Parce qu'une fois que tu es parti, tu ne reviens plus et on ne devrait jamais tenir pour acquise la présence ces gens. Kobe et moi, nos noms seront attachés à jamais pour ce que l'on a fait ensemble", avait confié le « Shaq », en larmes, lors d'une émission spéciale sur TNT.
L'espace d'un instant, la balle orange s'est donc arrêtée de tourner, alors que d'autres grands sportifs, comme le golfeur américain Tiger Woods ou encore Neymar, le footballeur brésilien du PSG, ont tenu à rendre un dernier hommage à Kobe Bryant. Et s'il a marqué tant de gens, et tant de professionnels d'autres disciplines, c'est en raison de ses états de service, de ses tirs impossibles et décisifs, mais aussi de son état d'esprit et de sa rage de vaincre. Une « Mamba Mentality » ou, en résumé, une culture de l'exigence permanente, qui l'amenait à se dépasser sur les parquets mais aussi en dehors. Car il n'a pas gagné qu'au basket, remportant en 2018 l'Oscar du meilleur court métrage d'animation pour « Dear Basketball », qu'il a écrit et raconté.
Mais il n'était pas non plus sans zone d'ombre, lui qui avait été accusé par une jeune femme d'agression sexuelle en 2003, avant que les deux parties ne se mettent d'accord et que les poursuites ne soient abandonnées. Cette affaire est ressortie après son décès, l'actrice hollywoodienne Evan Rachel Wood le qualifiant notamment de "violeur". De quoi provoquer la colère de sa veuve, Vanessa, qui avait rappelé à la comédienne et à ceux qui proféraient de telles accusations qu'ils ne savaient "rien du dossier".
Au panthéon du basket
Kobe Bryant laissera surtout l'image d'un basketteur hors-normes, capable de mettre 81 points dans un match et qui est tout simplement considéré comme l'un des plus grands de tous les temps. Véritable enfant de la balle, ce fils de basketteur a vécu de 6 à 13 ans en Italie, où jouait son père, et quelques mois à Mulhouse, avant de revenir à Philadelphie, sa ville de naissance. Brillant lycéen, il débarque aux Lakers en 1996, à 17 ans, après avoir été sélectionné en 13e position de la draft par les Hornets puis échangé avec une franchise de Los Angeles qu'il marquera à tout jamais.
En 20 ans aux Lakers, le seul club de sa carrière, Bryant a remporté cinq titres NBA, un titre de MVP (Most Valuable Player, meilleur joueur), deux titres de MVP des Finales, deux titres de meilleur marqueur, et il aura été All Star à 18 reprises et gagné le concours de dunks du All Star Game, retenu 15 fois dans l'équipe All-NBA et 12 fois dans le cinq défensif de la saison. Sans oublier ses deux médailles de champion olympique - dont une première à Pékin, en 2008, alors que les Etats-Unis restaient sur des résultats décevants -, de même qu'un titre de champion du monde. D'impressionnants accomplissements, pour un joueur définitivement entré au panthéon du basket.