JO 1996 : Quand Michael Johnson affolait le chrono

JO 1996 : Quand Michael Johnson affolait le chrono©Panoramic, Media365

Emmanuel LANGELLIER, Media365 : publié le vendredi 25 juin 2021 à 13h17

Lors des Jeux Olympiques d'Atlanta en 1996, Michael Johnson signait un hallucinant chrono en finale du 200 mètres. Retour sur cette performance prodigieuse.



Les prochains Jeux Olympiques doivent se tenir à Tokyo du 23 juillet au 8 août. Comme à chaque fois, le public, les observateurs, téléspectateurs et tous les fans de sport sont impatients d'assister à des performances et exploits en tous genres, encore peut-être plus cette fois puisque ces JO japonais se dérouleront avec un an de retard, pandémie de coronavirus oblige. Ils espèrent vibrer comme tous les quatre ans et vivre des émotions fortes comme il y en a eu si souvent dans la compétition.

Chavirer comme par exemple en 1996. Une performance ahurissante s'était nouée cette année-là à Atlanta. Une performance qui reste dans la mémoire d'une vie. Une performance prodigieuse, sensationnelle, exceptionnelle, réussie par un athlète sur ses terres : Michael Johnson. Nous sommes alors le 1er août 1996, jour de la finale du 200 mètres de ces Jeux Olympiques d'Atlanta. Johnson vise un nouveau sacre, trois jours après avoir décroché la médaille d'or sur le 400 mètres. Agé de 29 ans, celui que l'on surnomme « La Loco de Waco » en raison de son style particulier de course avec ses foulées courtes et véloces, le buste droit, vient déjà de signer une grosse perf'.

Fredericks relégué à quatre mètres !

En 43''49, il a remporté le tour de piste avec près d'une seconde d'avance sur le Britannique Roger Black (44''41) et battu le record olympique établi quatre ans plus tôt à Barcelone par son compatriote Quincy Watts (43''50). En grande forme physique après quatre courses, il déclare alors frais comme un gardon : « Si vous voulez, on peut y retourner dans deux heures. Cela ne me pose aucun problème ». Le fameux doublé 200-400 m est alors fortement ancré dans sa tête, comme il ne s'en cachait pas avant ces JO 1996 : « Il y a deux noms dans l'histoire de l'athlétisme : Jesse Owens et Carl Lewis. Je suis en position de devenir le troisième. Ce sera le plus grand spectacle des Jeux Olympiques. Je vais être l'homme de ces Jeux Olympiques ».


Le natif de Dallas est paré pour briller sur le demi-tour de piste. Un mois plus tôt, il a signé le record du monde du 200 en 19''66 sur la même piste et effacé la très vieille marque détenue par Pietro Mennea depuis 1979 à Mexico. Confronté à Frankie Fredericks et Ato Boldon, c'est évidemment le grand favori en ce premier jour d'août. Le chrono va s'étirer au-delà de l'imaginable ce soir-là. Michael Johnson va affoler le chrono et signer une performance d'anthologie, un temps à peine croyable si bien que l'on y regarde à plusieurs fois après s'être frotté les yeux. L'Américain pulvérise son record en bouclant sa course en... 19''32.

Johnson : « Je suis rarement surpris par mes propres performances. Et là je suis surpris »

Oui, 19''32, un chrono impensable à l'époque et qui a depuis été battu deux fois par Usain Bolt en 19''30 aux JO 2008 puis en 19''19 en finale des Mondiaux de Berlin le 20 août 2009. Rapide comme jamais, Johnson dépose tous ses adversaires dans la moiteur d'Atlanta et conclut largement devant tout le monde. L'Américain franchit la ligne avec quatre mètres d'avance sur Fredericks (19''68). Quatre mètres ! Boldon est relégué à près de six mètres (19''80). Entre les 50 et 150 mètres, il court en 8''76. Il devient alors le premier à décrocher la médaille d'or sur 200 et 400 mètres.

« Je pensais que 19''5 ou 19''4 étaient possibles, mais 19''3, c'est incroyable. Je suis rarement surpris par mes propres performances. Et là je suis surpris », s'étonne Michael Johnson, estomaqué par sa prouesse. « 19''32. Ce n'est pas un temps, lâche Boldon après la course. Cela ressemble à la date de naissance de mon père. C'est un grand rendez-vous avec l'histoire et c'est bien que j'aie pu, par ma présence, pousser Michael vers ce sommet. » L'express de Waco quitte alors les Jeux Olympiques avec le statut de « l'homme le plus rapide du monde » en volant la vedette à Donovan Bailey, tout frais champion olympique du 100 mètres.

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