2005 : Et Nadal conquit Monte-Carlo

Paul Rouget, Media365 : publié le mercredi 14 avril 2021 à 21h12

En quête d'un 12e sacre sur le Rocher, Rafael Nadal avait remporté son premier titre monégasque en 2005, alors qu'il n'avait que 18 ans. Et c'est à Monte-Carlo que la légende du Majorquin a commencé à s'écrire, quelques semaines avant son premier triomphe à Roland-Garros.

S'il est le roi de Roland-Garros, Rafael Nadal, titré à 13 reprises Porte d'Auteuil, règne aussi à Monaco, où il s'est imposé 11 fois, là encore un record, depuis ses débuts sur la terre battue monégasque en 2003. Alors âgé de 16 ans, il avait réussi le premier exploit de sa carrière au deuxième tour. 109e mondial, l'Espagnol, issu des qualifications, avait d'abord balayé le Slovaque Karol Kucera (6-1, 6-2), avant d'affronter son compatriote Albert Costa, vainqueur des Internationaux de France l'année précédente et qui pointait au 7e rang mondial.

Pas de quoi intimider le jeune Majorquin, tombeur en deux manches de son aîné (7-5, 6-3), mais qui allait ensuite s'arrêter au stade des huitièmes de finale face à Guillermo Coria. L'Argentin, sacré à Roland un an plus tard, dominait le jeune effronté en deux sets, non sans trembler dans le premier acte (7-6[3], 6-2). Mais Nadal avait pris rendez-vous. Et Coria allait être aux premières loges pour assister à la véritable éclosion de ce champion hors-normes, et à son premier triomphe dans un grand tournoi deux ans plus tard.

L'avertissement à Federer

Absent en 2004, il débarque sur le Rocher en 2005 nanti de trois titres, tous glanés sur terre battue, à Sopot, Costa do Sauipe et Acapulco, et après être devenu en décembre le plus jeune vainqueur de l'histoire en Coupe Davis. Dix jours avant de participer à l'épreuve monégasque pour la deuxième fois, il avait atteint la finale du Masters Series de Miami, alors appelé Key Biscayne, et même mené deux sets à rien face au numéro un mondial Roger Federer, qu'il avait poussé au tie-break dans la troisième manche avant de finalement s'incliner.

Un sérieux avertissement pour celui qui allait devenir son plus grand rival... Mais c'est donc à Monaco que Nadal s'est définitivement révélé aux yeux du monde, et pas uniquement en raison de son style (pantacourt-débardeur-bandana) ou de ses tocs. Il franchissait les quatre premiers tours sans sourciller, écartant en ouverture un autre espoir du tennis : Gaël Monfils (6-3, 6-2). Il n'allait pas rencontrer plus de difficultés contre les Belges Xavier Malisse (6-0, 6-3) et Olivier Rochus (6-1, 6-2).

Gaudio n'avait pas pesé lourd

Mais il était attendu au tournant en quarts de finale. Car c'est Gaston Gaudio, vainqueur de Roland-Garros face à son compatriote Coria au printemps précédent, qui se dressait face à lui. Sauf que l'Argentin, sixième joueur mondial, n'allait pas non plus peser bien lourd face au "taureau de Manacor", qui l'expédiait aussi en deux petits sets (6-3, 6-0). Et c'est finalement dans le dernier carré que Nadal aura le plus souffert lors de ce tournoi de Monte-Carlo 2005.



C'est une vieille connaissance qu'il retrouve, puisqu'il est opposé dans un duel de prodiges à Richard Gasquet, qui l'avait battu en quarts de finale des Petits As en 1999. Gasquet remportera l'officieux championnat du monde des 12-14 ans, avant que Nadal ne soit sacré l'année suivante. Six ans plus tard, ce sont deux jeunes loups aux dents aiguisés qui s'affrontent. Et le Biterrois vient d'accomplir son premier exploit en sortant Federer, numéro un mondial et qui n'a plus perdu un match depuis l'été 2004.

Gasquet : "Je savais ce qu'il allait être bon très vite"

Après un duel acharné, c'est l'Espagnol qui s'impose en trois manches (6-7[6], 6-4, 6-3), remportant le deuxième de ses 16 succès face à Gasquet, contre qui il n'a jamais perdu le moindre match sur le circuit. "Il y avait un truc entre nous, je le connaissais très bien avant qu'il devienne beaucoup plus fort. Sur ce match il y avait moyen de faire un truc. Je savais que je pouvais le battre. Je le regrette un peu", confiait «Richie» à Ouest-France l'an dernier, ajoutant : "Je savais ce qu'il allait être bon très vite. Je connaissais le mental qu'il avait."

Du mental, il en a aussi fallu à Nadal en finale, pour ses retrouvailles avec Coria. Son lift allait beaucoup gêner l'Argentin, qui passait complètement au travers lors des deux premières manches. Comme en Floride, où il avait mené 4-1 dans le troisième set avant de s'écrouler, il était totalement dominé dans ce troisième acte, mais finissait par faire plier un Coria agacé (6-3, 6-1, 0-6, 7-5). Le premier grand sacre de Nadal, qui allait ensuite enchaîner en s'imposant à Barcelone puis à Rome, avant son premier titre à Roland-Garros quelques semaines plus tard. La légende était en marche...

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