Bleues - Zaadi : "Il aurait été insultant de laisser gagner l'Ukraine"

Thomas Siniecki, Media365 : publié le lundi 25 avril 2022 à 17h15

France - Ukraine, samedi, a réussi à avoir lieu en dépit des immenses difficultés pour les visiteuses à cause de la guerre dans leur pays. Pour les Bleues aussi, la situation était particulière puisqu'il a fallu respecter l'esprit sportif.

Le terrible paradoxe du match de samedi soir, entre la France et l'Ukraine (27-18), a fait que les Bleues ont éliminé leurs adversaires de la course à l'Euro après avoir tout fait pour leur permettre de disputer cette rencontre, la Fédération française prenant à sa charge l'intégralité des frais de déplacement. "La veille, à la mairie du Havre, elles nous ont dit qu'elles joueraient ce match comme si c'était le dernier, révèle ainsi Grace Zaadi (invitée sur beIN SPORTS). Car même si elles se qualifiaient, elles ne savaient pas si elles pourraient rejouer sous le maillot de l'Ukraine... Les laisser gagner, ç'aurait été irrespectueux et insultant. On s'est assurées de faire notre job, on a voulu jouer un bon match intense et c'était agréable."

"Au départ, on se dit qu'on rentrera peut-être deux semaines après..."

L'invasion de l'Ukraine par la Russie a fortement impacté la carrière de Zaadi, qui a dû quitter son club de Rostov du jour au lendemain pour aller rejoindre son ancienne équipe de Metz : "J'ai pris l'avion le mercredi 23 février pour rejoindre l'équipe de France, le jeudi je vois tout ça... Rostov est proche du Donbass, mais même s'il y avait des tensions, tout était normal et on ne pouvait pas penser que ça éclaterait. Au départ, on se dit qu'on rentrera peut-être deux semaines après, ou pour les quarts de finale de Ligue des champions... On est un peu dans le déni. Je suis sous contrat jusqu'en 2024, mais le plus important, c'est ma sécurité. C'était déjà une chance que je sois en France à ce moment-là."


L'ironie du sort fait que la championne olympique soit d'ores et déjà qualifiée pour le Final Four en C1, puisque Metz devait affronter... Rostov. "Je suis trop heureuse de disputer ce deuxième Final Four pour le club, le mien aussi. En 2019, c'était un souvenir particulier, on réussissait une saison exceptionnelle et on avait été prises par l'enjeu en demi-finales. On va se mettre en mode soldats pour aller chercher le triplé, ce petit truc qui nous manque." Ce sera le 4 juin à Budapest, alors que les quarts de finale vont se disputer lors des deux prochains week-ends (Brest affronte Györ).

Vos réactions doivent respecter nos CGU.