PSG : Les confidences de Leonardo

PSG : Les confidences de Leonardo©Media365

Rédaction Media365, publié le vendredi 17 juin 2022 à 10h00

Le Brésilien, désormais ancien directeur sportif du PSG, s'est longuement confié dans L'Equipe pour expliquer son départ.



Le troisième passage de Leonardo au Paris SG a pris fin. Après celui, assez court, de joueur entre 1996 et 1997, et le premier comme directeur sportif entre 2011 et 2013, le Brésilien vient d'abandonner une mission qu'il occupait depuis 2019 et à contrecœur. Le charismatique dirigeant est parti discrètement, mais il ne pouvait pas mettre les voiles sans revenir sur cette expérience et sur la façon dont elle s'est terminée. C'est ce qu'il a fait dans un long entretien à L'Équipe. Même s'il n'a pas tout dit, il a livré beaucoup de propos intéressants et qui aident à comprendre les raisons du divorce et aussi la gestion interne. En voici un petit florilège.

Les raisons de son départ

« Certaines choses qui se disent en interne doivent rester en interne. C'est ce que j'ai vécu avec le club. Quand on veut se séparer de vous, il n'y a pas de bonne manière de dire que c'est fini. Juger une décision est plus facile que prendre la décision. Être à un poste de décision n'est pas facile. C'est un poste solitaire. OK, tu as pris une décision, tu vas peut-être choquer, mais c'est ta décision. Tout le monde est un peu sous pression. Tout le monde est dans la difficulté, dans la course ».

Mbappé responsable de son départ ?

« Non. C'était la fin du Championnat et c'était peut-être le moment de décider des choses pour le futur. On ne m'a pas dit que mon départ était une condition à sa prolongation. Mais je ne veux pas entrer dans ce genre de choses. Et le fait d'avoir gardé un joueur de ce niveau-là, français et parisien, est important pour le PSG et la L1. »

Leonardo voulait continuer

« Oui. Ça oui. Mais je comprends que ce soit des choses qui arrivent. Il y a des situations inattendues qui se produisent, c'est ainsi. Je suis très pragmatique. Trois ans dans le foot, aujourd'hui, c'est énorme. (...) C'est forcément un peu douloureux. Dire adieu et on ne se voit plus, c'est normal. Mais la situation est tout à fait compréhensible. Et si cela n'avait pas eu lieu cette année, cela se serait produit l'année prochaine ou dans deux ans. C'est difficile de penser à quinze ans, aujourd'hui. Alors, oui, ça ressemble à quelque chose d'accompli. Après tout ce que j'ai vécu ici, comme joueur puis dirigeant, non, je n'ai pas le droit. »

Pas rancunier contre son employeur

« Je pars avec zéro amertume ! Honnêtement, zéro ! Après, j'ai ma vision. Mais ce n'est pas le jour de s'épancher. C'est celui de remercier le Qatar et Paris de m'avoir offert cette opportunité. Et je ne le fais pas par démagogie. »

Le bilan de son passage

« On aurait pu mieux faire, on peut toujours mieux faire. Mais j'ai vécu deux étapes très claires. La première, en 2011, était celle de la construction. On partait d'une feuille presque blanche. Mais là, c'était différent. On a eu l'opportunité de faire quelque chose d'exceptionnel et c'est pour ça que je me dois de remercier le Qatar. J'ai vécu quelque chose de très intense. L'idée était de construire quelque chose qui reste même quand tu n'es plus là. »

Les erreurs commises

« Je pense qu'on aurait pu marquer plus le coup. Il y avait des moments où on se disait que c'était peut-être mieux d'attendre ou que c'était mieux d'avancer. Dans la communication, mais pas seulement. Au quotidien, aussi. Après, on a fait aussi un recrutement l'été dernier, souvenez-vous, tout le monde était content. Quand arrivent trois jeunes talents comme Hakimi, Nuno Mendes et Donnarumma, Ramos, Wijnaldum et Messi, tu te dis : qu'est-ce que c'est, ça ? Tout le monde l'a dit. Puis tu perds en huitièmes de finale (de C1), on dit : "C'est nul, c'est la gestion, c'est le groupe..." C'est vrai aussi que je pense qu'il y a eu des moments de fatigue. La saison de Covid a eu un impact sur celle d'après. Moi, j'ai eu le Covid deux fois et il m'arrive de le ressentir encore. Alors, oui, peut-être qu'on aurait pu parfois plus marquer le coup. On ne sait jamais. Il y a des moments où tu vas intervenir et l'influence n'est pas bonne. Il y a des moments où tu restes dehors et il va peut-être manquer quelque chose. Mais quand même : à la fin, on a fait Messi ! On peut dire ce qu'on veut ».

« Quand je prends une décision et que je me trompe, on le sait après. Ça fait partie du jeu. Le football est comme ça. On a pris mille décisions sur une période où une entreprise classique aurait peut-être mis trois fois plus de temps à prendre autant de décisions. C'est pour ça que j'ai vécu ça sans cette inquiétude de tout bien faire ou de tout rater. »

Le PSG est-il trop conciliant avec ses stars ?

« Il y a toujours des hauts et des bas. Évidemment que c'est ce que je pense (que le club doit être au-dessus des joueurs) et, moi, quand je regarde le club, je regarde vers le haut. Même les dirigeants sont moins forts que le club. Moi, je me suis toujours mis dans une position de protection du club. Toutes mes décisions ont été prises dans cette optique. »

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