Nice : Les supporters du FC Bâle interdits de déplacement, l'arrêté de la discorde

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Patrick Juillard, Media365, publié le mercredi 19 avril 2023 à 12h30

Le ministère de l'Intérieur a interdit le déplacement des supporters du FC Bâle à Nice, moins de deux jours avant le quart de finale retour de Ligue Europa Conférence, provoquant la satisfaction du maire de la ville mais la colère du club suisse.

Les supporters du FC Bâle ne pourront pas encourager leur équipe, jeudi (21h00) à Nice, pour le compte de quarts de finale retour de la Ligue Europa Conférence. Pour cette deuxième manche au suspense préservé après le nul (2-2) de l'aller, le ministère de l'Intérieur a décidé mardi soir d'aller plus loin que les simples mesures d'encadrement jusqu'alors prévues par la préfecture des Alpes Maritimes. Prise à J-2 de la rencontre alors que des réunions d'organisation s'étaient succédé pour que la sécurité soit garantie, cette décision satisfait le maire de Nice, Christian Estrosi, autant qu'elle mécontente le club suisse.

« Je remercie Gérald Darmanin d'avoir signé l'arrêté interdisant le déplacement des supporters du FC Bâle, pour éviter tout débordement, comme je l'avais demandé, pour éviter tout débordement », a tweeté Christian Estrosi. Le 11 avril, le premier magistrat de la cité azuréenne avait exprimé sa « très grande inquiétude » face à des ultras bâlois connus selon lui pour se déplacer « en nombre » et aimer les « atmosphères sulfureuses ». Dans son arrêté, Beauvau va dans le même sens, évoquant des déplacements « fréquemment sources de troubles à l'ordre public » et précise que certains supporters des deux équipes avaient « pris contact et prévu de s'affronter » en amont de la manche aller. Ce qui ne fut pas le cas.

Le FC Bâle vent debout

Réaction diamétralement opposée du côté du FC Bâle, vent debout contre cette « acte d'arbitraire officiel (...) jamais connu auparavant. » Rappelant que la vente des billets avait commencé sur la base des conditions strictes fixées initialement par la préfecture des Alpes Maritimes, le club s'estime mis devant le fait accompli par ce revirement à moins de quarante-huit heures du match, sous un prétexte jugé fallacieux (les grèves et la mobilisation des forces de l'ordre sur d'autres théâtres d'opération, ndlr). « Dans sa charte, le FC Bâle 1893 dénonce la criminalisation généralisée des supporters de football - mais c'est exactement ce que font les autorités françaises dans cette affaire », conclut le club suisse, qui annonce contester l'arrêté ministériel devant la justice.

Reste désormais à savoir comment l'UEFA prendra de telles tergiversations, et quel en sera l'accueil des ultras bâlois, toujours susceptibles de se déplacer jusqu'à Nice malgré la fermeture du parcage visiteurs et l'interdiction d'accéder à l'Allianz Riviera. « La gestion de ce dossier montre bien qu'on a encore des problèmes en France pour accueillir des supporters. Même au plus fort des tensions avec le match Marseille-Francfort les supporters adverses étaient présents », estime une source policière proche du dossier citée par RMC. Moins d'un an après la finale de Ligue des Champions, cet épisode relance en effet le débat.

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