Jean-Charles Danrée, Media365, publié le jeudi 22 septembre 2022 à 22h47
L'équipe de France a dominé l'Autriche ce jeudi au Stade de France (2-0). Les buteurs, Kylian Mbappé et Olivier Giroud, offrent aux Bleus leur premier succès dans cette campagne désastreuse de Ligue des Nations.
Il aurait été difficile, il y a six mois, de décerner un intérêt quelconque à ce France-Autriche, si ce n'est la préparation express d'une Coupe du Monde exceptionnelle. Mais pour ce premier jour d'automne, il y avait trop de nuages dans le ciel de Saint-Denis pour prendre ce match par-dessus la jambe.
Parce que le dernier rassemblement de l'été n'avait pas été franchement ensoleillé - c'est le moins que l'on puisse dire - avec aucun succès en quatre sorties et une place en Ligue A menacée dans cette Ligue des Nations. Parce que le temps continue à se gâter, aussi, au gré des affaires, multiples et sordides, qui planent autour du foot français. Et parce que Deschamps n'est même plus au stade de la revue d'effectif, tant il subit davantage qu'il ne choisit, ces derniers temps. Alors, sur ce rassemblement, l'équipe de France n'avait pas d'autre option : il fallait donner une réponse. C'est ce qu'elle a fait, avec fraîcheur, enthousiasme et très peu de calcul.
Des Bleus dans le bon ton
Pour ce premier round contre une formation autrichienne qui les avait accrochés en juin dernier (1-1), le sélectionneur avait opté pour son système en 3-4-3 en lançant quelques nouvelles têtes. Derrière un trio offensif Mbappé-Giroud-Griezmann ressorti du tiroir, Deschamps avait misé sur la complémentarité en reformant l'ex-paire monégasque Tchouaméni-Fofana dans l'entrejeu, tandis que Clauss et Mendy étaient chargés d'animer les flancs dans des rôles de pistons. Autre novice, Badiashile était aligné aux côtés de Varane et Koundé dans la défense à trois.
Il n'a pas fallu attendre longtemps pour voir les Bleus afficher leur degré de motivation. Incisive et bien en jambes, la bande à Deschamps a effectué un pressing incessant pour prendre le jeu à son compte. Mbappé avait de l'électricité dans les cannes, comme il l'a attesté d'entrée de jeu avec une frappe enroulée qui a fait mouche avant que son but ne soit refusé pour une position de hors-jeu (1e). Le prodige de Bondy s'est ensuite illustré sur un joli une-deux avec Giroud - plutôt juste dans son rôle de remiseur par ailleurs - mais il a manqué son dernier geste (26e).
Mbappé encore décisif, Fofana pas intimidé
Si Griezmann a été plus discret, le duo Fofana-Tchouaméni s'est également mis en évidence. Le Monégasque n'a pas semblé intimidé dans l'entrejeu, avec une activité et une propreté étonnantes. Et le Madrilène, de son côté, a fait passer plusieurs frissons, comme cet audacieux retourné acrobatique sauvé in extremis au cœur de la première période (26e), après avoir allumé une première mèche sur une frappe lourde du gauche, un peu plus tôt (12e). Bref, les Bleus étaient dans le bon ton. Il manquait un once de réalisme pour matérialiser ces bonnes intentions.
Le hic concerne les blessures - encore et encore. Ce match mal placé a fait de la casse, il fallait s'en douter. Jules Koundé a été contraint de laisser sa place à William Saliba très tôt dans la soirée, pour une blessure musculaire (21e), quand Mike Maignan, remplacé par Alphonse Aréola, a lui aussi stoppé son match à la mi-temps pour un pépin physique. Cela fait beaucoup, vraiment.
Dans ce contexte, les Bleus sont allés chercher cette victoire pour terminer cette soirée de la meilleure des manières. La pression s'est encore accentuée au retour des vestiaires avec une nouvelle tentative de Clauss, hors-cadre, suite à une fulgurance de Mbappé et une déviation bien sentie de Griezmann (51e). Il fallait un éclair. Alors Mbappé s'est occupé de tout en signant un but-signature sur une accélération amorcée sur son côté gauche et conclue plein axe par une frappe puissante en rupture (1-0, 56e).
Dès lors, la soirée a pris une douce tournure, sous la ola d'un public simplement satisfait de voir un match de football abouti. Inspiré, Giroud a doublé la mise sur une tête puissante à la réception d'un centre du droit de Griezmann (2-0, 65e). Le job était fait. Tout juste a-t-on pu noter un étonnant déchet dans la finition de cet inarrêtable Mbappé, dont les gourmandises de fin de match ont maintenu le Stade de France en haleine. Du travail bien fait. La première partie du contrat est remplie. Il faudra encore le compléter, dimanche, au Danemark, pour une dernière croisade avant la grande aventure au Qatar, où les Bleus débarqueront avec quelques bosses et une ambition intacte.