Ligue des Champions : Lallement reconnaît un "échec" au Stade de France

Axel Allag, Media365, publié le jeudi 09 juin 2022 à 17h00

Le préfet de police de Paris, Didier Lallement, était auditionné au Sénat ce jeudi concernant les incidents de la finale de la Ligue des Champions entre le Real Madrid et Liverpool. Il a reconnu que la gestion policière autour de cet événement était "à l'évidence un échec".

C'était son tour. Près d'une semaine après les auditions de Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, et Amélie Oudéa-Castera, la ministre des Sports ; le préfet de police de Paris, Didier Lallement, a été auditionné au Sénat, ce jeudi. Concernant les incidents survenus au Stade de France lors de la finale de Ligue des Champions entre le Real Madrid et Liverpool (1-0), il a reconnu que la gestion de la police était "à l'évidence un échec". Blessé par " l'image ébranlée" de la France aux yeux du monde, le préfet de police de Paris s'est tout de même félicité du bilan général.

" Je dois insister sur le fait que face à une crise d'ampleur, nous avons fait en sorte que le match se tienne et surtout qu'il n'y ait aucun blessé grave ni aucun mort", a-t-il affirmé. Avant de prendre la parole sur l'utilisation de certains moyens. "Nous avons utilisé du gaz lacrymogène, seul moyen à notre connaissance policière pour faire reculer une foule, sauf à la charger. J'ai bien conscience que des personnes de bonne foi ont été gazées, j'en suis désolé, mais il n'y avait pas d'autres moyens".

Dix minutes après avoir expliqué qu'il assumait de façon complète le chiffre de "30 000 à 40 000 personnes" sans billet valide, Didier Lallement a changé son fusil d'épaule. "Le chiffre n'avait pas une vertu scientifique, mais simplement la remontée d'une information qui était absolument capitale. Peut-être me suis-je trompé sur le chiffre de 30 à 40 000, mais jamais je n'ai prétendu que le chiffre était à quelques milliers parfaitement juste", a-t-il commenté.

La FFF ne possède plus les images de vidéosurveillance du Stade de France

La Fédération française de football (FFF), elle aussi était auditionnée. Le vice-président de l'instance, Philippe Diallo, a avoué "un regret très sincère au nom de la FFF sur les graves incidents qui se sont déroulés le 28 mai". De son côté, Erwan Le Prévost, qui officie en tant que directeur des relations institutionnelles de la FFF, a expliqué que la Fédération française de football ne disposait plus des images de vidéosurveillance du Stade de France."Les images sont disponibles pendant sept jours. Elles sont ensuite automatiquement détruites", a-t-il commenté, dans des propos retranscrits par RMC Sport. Des images qui auraient pu être saisies si la justice avait fait une réquisition, et qui étaient "extrêmement violentes".

"Une fausse version qui sert les intérêts des autorités françaises", selon le maire de Liverpool

Le maire de la métropole de Liverpool, enfin, a également été auditionné ce jeudi. Il a mis en évidence la gestion de la police française. "Le formulaire n'est pas un formulaire de plainte contre le traitement de la police en elle-même et c'est une injustice, car c'est à cause d'elle que les supporters ont subi les plus grands maux", a-t-il relaté dans des propos retranscrits par RMC Sport. Puis de poursuivre : "Mme Oudéa-Castéra et Mr Darmanin ont mis sur pied une fausse version qui sert les intérêts des autorités françaises. C'est comme avec la catastrophe d'Hillsborough , on met la faute sur les fans. (...) Il n'y a aucune preuve de ce que dit Darmanin sur les faux billets."

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