Focus : Le PSG, naissance d'une dynastie ?

Focus : Le PSG, naissance d'une dynastie ? ©Icon Sport, Media365

Thomas Siniecki, Media365 : publié le mardi 03 juin 2025 à 23h40

A quel point le Paris Saint-Germain peut-il marquer l'histoire du football européen ?

Longtemps, l'histoire de la Ligue des champions s'est écrite par ces sacres consécutifs qui font les dynasties. Plus exactement, ce fut surtout le cas lorsque la C1 s'appelait encore Coupe d'Europe des clubs champions, déjà avec l'enchaînement initial du Real Madrid, un quintuplé qui n'a jamais été égalé depuis (de 1956 à 1960). Puis, dans les années 70, le grand Ajax de Johan Cruyff (de 1971 à 1973) suivi par le Bayern de Franz Beckenbauer (de 1974 à 1976) qui avait notamment été fatal à Saint-Etienne (1-0 pour le Bayern en 1976, les fameux poteaux carrés de Glasgow).

Depuis que la compétition reine est devenue la Ligue des champions, en 1993, même un doublé relève de l'exploit, ce qui relève d'une certaine logique face à la concurrence toujours plus exacerbée : seul le Real Madrid, en ajoutant même cet incroyable triplé de 2016 à 2018 avec Zinedine Zidane sur le banc et Cristiano Ronaldo à la baguette - ainsi que Luka Modric, Karim Benzema ou Sergio Ramos -, y est ainsi parvenu. Auparavant, il faut remonter à l'AC Milan d'Arrigo Sacchi en 1989 et 1990, avec ses trois génies néerlandais Ruud Gullit, Frank Rijkaard et Marco van Basten, pour retrouver trace de cette répétition que le PSG briguera donc la saison prochaine en tant que tenant du titre. Plus tôt, le Benfica (1961 et 1962), l'Inter (1964 et 1965), Liverpool (1977 et 1978) et Nottingham Forest (1979 et 1980) y étaient également parvenus.

Shearer : "Quel que soit le joueur recruté, il faudra que ce soit un talent aussi exceptionnel"

La moyenne d'âge très jeune des Parisiens, moins de 25 ans, est forcément de nature à faire naître les espoirs les plus fous, à commencer par celui d'égaler ces cinq autres clubs qui ont donc réussi un tel doublé - en attendant de penser aux trois autres... Si Désiré Doué, Bradley Barcola, Joao Neves ou Vitinha ne suffisaient pas, même Senny Mayulu est venu se mêler au tableau en mondovision. Pendant un an, c'est bien lui qui, à 19 ans (comme Désiré Doué), restera quoi qu'il arrive comme le dernier buteur en date d'une finale de Ligue des champions.

En Angleterre, nos confrères de l'Evening Standard soulignent que les clubs de Premier League sont bien loin de réussir à mêler ainsi leurs propres talents à des stars déjà existantes : "Le PSG de Luis Enrique menace de dominer l'Europe pendant au moins cinq ans. On ne dirait pas la fin du jeu, mais plutôt le couronnement d'une nouvelle ère." Et Luis Enrique l'a annoncé dès samedi soir : "Nous allons continuer à conquérir le monde du football."

Dans leur podcast The Rest is Football, les deux légendes anglaises Alan Shearer et Gary Lineker sont tout aussi écarquillées. Particulièrement le premier nommé : "Cette façon dont ils jouent, avec cette liberté d'aller de l'avant... Il suffit de regarder le bilan d'Achraf Hakimi, qui a toujours marqué en quarts, demies et finale, ça en dit long. Ils sont exceptionnels, et quel que soit le joueur recruté cet été, s'il y en a un ou deux, il faudra que ce soit un talent aussi exceptionnel pour intégrer le onze de départ."

Le top 15 avant le top 10, puis le top 8 et ainsi de suite ?

Il n'y a absolument aucune raison, désormais, qu'un joueur du Paris Saint-Germain veuille quitter l'aventure. Bien au contraire, les candidats pourraient se bousculer, mais il conviendra surtout de ne plus se moquer de la moindre idée de Luis Enrique. Et donc de Luis Campos, son directeur sportif omniprésent depuis samedi soir, par la même occasion... Par exemple, celles menant aux défenseurs ukrainien Illia Zabarnyi et espagnol Mario Gila, respectivement à Portsmouth et à la Lazio. L'un ou l'autre pourrait arriver très vite, avant le Mondial des clubs, pour une somme avoisinant les 50 millions d'euros (selon L'Equipe).

Entré d'un seul coup dans le top 15 européen de tous les temps, grâce à sa victoire (record) combinée à sa première finale de 2020, le PSG grimperait automatiquement au pied du top 10 avec un deuxième titre dès 2026, devenant déjà l'égal de Chelsea qui combine ces deux titres (2012 et 2021) avec une finale perdue (2008). Une troisième, et ce serait le top 8 en tutoyant l'Inter et Manchester United (trois victoires, mais plus de finales). Pour le top 5, en revanche, il faudrait attendre au minimum 2030 pour espérer dépasser le Barça et s'intercaler derrière le fameux trio Real - Milan - Liverpool. Ce ne serait plus une dynastie, mais un impossible ouragan.

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