Chaos au Stade de France : L'UEFA se défend après le fiasco de la finale

Axel Allag, Media365, publié le mardi 21 juin 2022 à 17h05

Ce mardi matin, deux dirigeants de l'UEFA étaient auditionnés par le Sénat, trois semaines après le fiasco de l'organisation de la finale de la Ligue des Champions remportée par le Real Madrid contre Liverpool (1-0).

Il était temps pour l'UEFA d'être auditionnée. Jusqu'ici, dans le feuilleton du fiasco du Stade de France, l'instance européenne de football s'était contentée de deux communiqués. Le premier afin d'annoncer un "rapport indépendant" et le second afin de présenter des "sincères excuses" auprès des fans de Liverpool et du Real Madrid, consécutivement aux diverses agressions et problèmes survenus le 28 mai dernier lors de la finale de la Ligue des Champions remportée par le club merengue (1-0). Toutefois, ce mardi matin, Julien Zylberstein, directeur des affaires européennes de la gouvernance de l'UEFA, et Martin Kallen, directeur général de l'UEFA, ont été contraints de s'exprimer au Sénat.

Paris était "la solution parfaite", comme Wembley

Cela a commencé par la justification de la décision de choisir Paris comme lieu de la finale. Un choix acté fin février, en raison de l'invasion de l'Ukraine par la Russie alors que la finale de la compétition devait initialement se dérouler à Saint-Pétersbourg. Saluant une "excellente décision, prise en un temps record", Kallen a argumenté que "Paris semblait être la ville idéale et le Stade de France, l'enceinte idéale. Le Stade est très bien configuré et la FFF est un organisateur déjà habitué aux grands événements. Il n'y avait aucune autre option quasiment, à ce moment-là, qui répondait à nos critères (un stade d'au moins 70 000 places, libre le 28 mai, une ville facile d'accès...) . Paris était la solution parfaite. Wembley était aussi idéal, mais pas libre."

"Plusieurs milliers" de faux billets

Dans ce "timing très court" pour l'organisation de la finale, le président de l'UEFA, Aleksander Ceferin, a ensuite appelé le président de la République, Emmanuel Macron, afin de lui demander son accord. Ensuite, la demande a été faite auprès de la FFF, qui aurait à son tour affirmé qu'elle était prête à prendre en charge l'organisation de cette finale. L'UEFA a ensuite, selon Kallen, rapidement eu connaissance d'un "risque élevé de faux billets". "Finalement, il y a eu un nombre plus élevé de tickets falsifiés à Paris que lors des finales précédentes. 2 600 billets ont été détectés comme faux aux tourniquets, mais beaucoup ne sont pas arrivés jusque-là. Combien y en avait-il en tout ? On ne sait pas précisément. Il s'agit de plusieurs milliers selon nous, sans compter les gens sans ticket. On a compté plus de 100 000 personnes autour du Stade, dont 75 000 spectateurs. Il y avait donc 25-26 000 personnes en plus. Mais pas seulement des supporters anglais", a clamé le dirigeant.

L'UEFA a failli annuler la finale pour des raisons de sécurité

Aux yeux de l'UEFA, "les faux billets n'ont pas été le problème principal. Il y a eu la grève des transports, les problèmes de gestion des flux, les interventions des forces de l'ordre, les problèmes de délinquance aux abords du stade. Ne parler que des faux billets n'est pas la bonne solution". Les deux dirigeants ont ensuite affirmé qu' "à 18h la fiabilité des tourniquets dans le stade" a été vérifiée par l'instance et que la situation est devenue bien plus complexe. "Au bout de 30 minutes, des bugs techniques ont commencé à se multiplier. La foule s'est accumulée aux abords du stade, y compris des gens sans billet. Avec ces problèmes, nous avons calculé qu'il aurait fallu 3 heures pour remplir tout le stade, contre 3 fois moins en temps normal. Cela a engendré de graves problèmes de sécurité. Nous avons réfléchi à annuler le match constatant l'accumulation de la foule et l'augmentation des risques pour la sécurité".

Le rapport indépendant mené par Tiago Brandao Rodrigues, devrait commencer dès cette semaine. Le rendu est lui attendu pour septembre prochain, au mieux. "Cela prendra au minimum trois mois. Il est peut-être encore un peu tôt pour tirer des leçons, même si on est en train de regarder en détail ce qu'on devra changer à l'avenir. On est pas mal, mais on peut encore s'améliorer", a affirmé Martin Kallen.

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