Carnet noir : Revault " coéquipier idéal ", " honnête homme ", " génial ", " tellement gentil et bienveillant "

Carnet noir : Revault " coéquipier idéal ", " honnête homme ", " génial ", " tellement gentil et bienveillant "©Panoramic, Media365
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Emmanuel LANGELLIER, Media365 : publié le vendredi 07 mai 2021 à 10h55

Après la disparition à l'âge de 49 ans de Christophe Revault, les hommages se multiplient.



Depuis jeudi soir, le football français est en deuil. L'ancien gardien de but Christophe Revault a été retrouvé mort à son domicile dans des circonstances qui restent à déterminer. Agé de 49 ans, il avait gardé le but du Havre, du PSG, Rennes et Toulouse. Le foot français perd un homme bienveillant et un magnifique portier, capable d'arrêts impossibles et tout proche de l'équipe de France dans les années 90. Après ses différents clubs et Vikash Dhorasoo, d'autres grands noms du ballon rond tricolore lui ont rendu hommage.

Denisot : « Christophe était un honnête homme, quelqu'un de bien, attentionné à l'égard des autres »

« Je suis sous le choc et triste, a réagi Paul Le Guen. J'ai joué avec Christophe et je l'ai entraîné (à Rennes) puis je l'ai retrouvé au Havre où il était toujours. J'ai réalisé une bonne partie de mon parcours dans le foot avec lui. On savait que ces derniers temps il était moins bien mais il était toujours salarié du HAC et on échangeait régulièrement. On a communiqué par message, il y a 10-15 jours. Ça me rend très triste (ému). » Michel Denisot, qui avait connu Revault au PSG, est également touché. « C'est une terrible nouvelle, Christophe était un honnête homme, quelqu'un de bien, attentionné à l'égard des autres. Ce n'était pas un garçon à problèmes mais à solutions. Nous sommes tous très touchés par sa disparition brutale et si tôt. J'étais au téléphone avec Ricardo (ancien ciach du PSG entre 1996 et 1998). On a passé un an ensemble au PSG et après je l'ai revu lors des différentes fois où nos clubs se sont affrontés. Il était venu à Paris pour franchir une étape, disputer la coupe d'Europe mais pas pour l'argent. J'ai une pensée pour sa famille et son club. »


Roche : « C'est vraiment une année de merde. Depuis un an cela ne s'arrête pas »

Jean-Michel Moutier avait recruté Christophe Revault au PSG en 1997. « C'est bien triste et tôt, a souligné l'ancien directeur sportif parisien. On l'avait choisi pour succéder à Bernard Lama, avec l'accord de Joël Bats. Christophe avait de la prestance, il faisait grand dans le but et possédait les qualités d'un gardien moderne. C'était un costaud. À Paris il avait connu quelques soucis mais je l'avais fait venir à Rennes quand je suis allé au club. Il avait réalisé une grande saison avant de se blesser à Lyon, il était tout près des Bleus. Il avait envie de progresser. C'était un mec sympa, disponible, on dit toujours cela quand les gens sont morts mais c'était le cas avec lui. »


Comme les familles havraise, rennaises et toulousaine, la famille du club de la capitale se souvient. « Je n'en reviens pas, s'épanche Alain Roche, ancien partenaire de Revault. C'est incroyable ce qui arrive. On ne sait même pas ce qu'il a eu. Je l'avais eu il y a à peu près un mois au téléphone et il ne m'avait rien dit d'anormal. Tout allait bien. C'est fou. À Paris, on s'est côtoyé lors de la saison 1997-1998 et cela avait été assez difficile pour lui car il passait juste après Bernard Lama. Il en avait parfois souffert, mais comme c'était un garçon exceptionnel il reprenait vite le dessus. De toute façon, il était tellement gentil, il avait tellement envie d'apprendre, il était tellement bienveillant envers les autres... c'est vraiment une année de merde. Depuis un an cela ne s'arrête pas. »

Didot : « Il était de super conseil pour les jeunes. C'était un bon vivant »

« C'était quelqu'un de génial, quelqu'un de très humain, bienveillant avec ses partenaires, se remémore Vincent Guérin, l'ancien milieu de terrain international du Paris-SG. Un vrai homme de valeurs. Un garçon que j'avais retrouvé avec un très grand plaisir pour un match de Paris à Chelsea. On avait d'ailleurs longuement parlé ensemble avant la rencontre. » Sylvain Didot avait, lui, connu Revault à Toulouse entre 2002 et 2004. Il en garde le souvenir d'un « coéquipier idéal ». « "Tophe", c'était le coéquipier idéal. L'histoire de Toulouse a aussi été la sienne et il a vraiment compté pour tous les Pitchounes. Il était de super conseil pour les jeunes. C'était un bon vivant. On n'a pas fait que s'envoyer sur le terrain, on en a bien profité aussi, en dehors. Il croquait la vie. Il aimait vivre, partager et chambrer. Je me souviens qu'il nous parlait de ses boulettes au PSG, on en pleurait de rire. Sa disparition va laisser un grand vide dans le football et en dehors. "Tophe" ne pouvait avoir que des amis. Quand j'ai été écarté de mon poste d'entraîneur de Guingamp (le 30 août 2020), il a été l'un des premiers à m'appeler. Il a toujours été attentionné. Il ne me reste que des bons souvenirs de lui. Je suis très triste. »

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