Saint-Etienne : Ravichak Norodom s’est expliqué sur son projet de reprise avorté

Mathieu WARNIER, Media365 : publié le mercredi 17 novembre 2021 à 15h40

Alors que les dirigeants de Saint-Etienne ont affirmé vouloir porter plainte contre lui, le prince cambodgien Ravichak Norodom est revenu sur son projet manqué de reprise du club forézien et n’épargne pas les dirigeants actuels.

C’est le nom qui était sur toutes les lèvres du côté de Saint-Etienne. Alors que Bernard Caïazzo et Roland Romeyer ont annoncé leur intention de se séparer de l’ASSE, de nombreux candidats plus ou moins sérieux se sont fait connaître. Parmi eux, celui porté par le prince cambodgien Ravichak Norodom faisait le plus parler avant que tout parte à vau-l’eau. En effet, le club forézien a depuis écarté cette proposition et a même porté plainte pour « faux, usage de faux et tentative d’escroquerie » à l’encontre du neveu du roi Norodom Sihamoni. La réplique de Ravichak Norodom est intervenue via les colonnes du quotidien L’Equipe, dans lequel il assure ne pas avoir été à l’origine du projet de reprise. « En mai, un avocat, Maître Carlos Bejarano, est venu me proposer d'être porteur de ce projet, a-t-il confié. C'était une opportunité. » Toutefois, le prince cambodgien a nié être « un prince milliardaire » même s’il avoir qu’il « gagne bien (sa) vie ». Ce dernier a même fait une révélation sur l’origine des fonds qui auraient permis le rachat de l’AS Saint-Etienne. « Je suis un privilégié, pas un milliardaire, mais j'ai des amis chinois fortunés qui me soutiennent, a déclaré Ravichak Norodom. Cela fait dix ans qu'ils font des affaires avec ma famille et ils connaissent mon amour pour le football. Or, ils veulent entrer en Europe par ce biais. »


Norodom : « Mon but était de rester discret »

Autrement dit, il n’était pas question de voir la famille royale du Cambodge s’emparer du club stéphanois dans la même veine que l’investissement d’Abu Dhabi à Manchester City, du Qatar au Paris Saint-Germain ou de l’Arabie Saoudite à Newcastle. « On a parlé de 250 millions d’euros, admet le prince cambodgien. Il s'agit de la fortune personnelle de mon oncle, sa Majesté du Cambodge, pas de l'argent qui aurait servi à acheter l’ASSE. » Ravichak Norodom a même regretté que son nom soit trop rapidement annoncé dans les médias. « La fuite ne vient pas de moi et elle m'a causé des ennuis, assure-t-il. Mon but était de rester discret jusqu'à la signature officielle. » Toutefois, son appartenance à la famille royale cambodgienne l’a contraint à sortir du silence malgré l’engagement de confidentialité lié à son dossier de candidature. « Mon avocat leur a expliqué qu'au regard de mon statut d'ambassadeur officiel auprès de sa Majesté, on m'a demandé de clarifier les choses, affirme Ravichak Norodom. Car cela a fait grand bruit dans mon pays qu'on dise que je suis le prince héritier, ce qui n'est pas le cas malgré mon sang royal, et que 100 M€ puissent venir de la réserve du roi. Je le répète : il s'agit de fonds chinois. »


Norodom : « Le club n'a pas porté plainte contre moi »

Alors qu’il est désormais en conflit avec les dirigeants des Verts, Ravichak Norodom a affirmé avoir fait deux offres pour reprendre l’ASSE. « La première, de 30 M€, en juin. Refusée, a-t-il déclaré. Puis, plus rien. La seconde, de 60 M€, plus 40 M€ à injecter tout de suite dans l'actif du club, sous réserve de l'étude de a chambre renfermant toutes les données comptables du club. » Une troisième offre, « à prendre ou à laisser ». Toutefois, il admet que le communiqué du club annonçant l’intention de porter plainte contre lui a stoppé la procédure. Une plainte qui, selon lui, n’a pas encore été déposée. « J'ai demandé à mon ambassade à Paris de vérifier : le club n'a pas porté plainte contre moi », assure-t-il. Un échec qu’il présente comme « un gâchis », lui qui assure avoir été touché par « l’espérance suscitée par (sa) candidature ». « Je voulais aider à promouvoir la Ligue 1 et faciliter les échanges des entrepreneurs de Rhône-Alpes en Asie. C'est dommage d'en arriver là, s’est résigné Ravichak Norodom avant de lancer une dernière pique aux dirigeants stéphanois. A la fin, c'est encore le club et les supporters qui le subissent. Je me suis d'ailleurs posé la question de savoir si les deux présidents veulent vraiment vendre. » A eux de répondre désormais.

Vos réactions doivent respecter nos CGU.