Mathieu Warnier, Media365 : publié le mardi 25 juillet 2023 à 12h50
La mise à l'écart de Kylian Mbappé décidée par les dirigeants du PSG rappelle par certains égards la situation vécue par Hatem Ben Arfa, Adrien Rabiot ou encore Vikash Dhorasoo par le passé.
Le PSG est dans une position très délicate. Alors que Kylian Mbappé arrive à un an de la fin de son contrat et n'a pas montré de signes permettant de croire à une prolongation, les dirigeants du club de la Capitale ont décidé d'aller au bras de fer avec le capitaine de l'équipe de France. En effet, le natif de Bondy a été mis à l'écart pour la tournée organisée au Japon et qui se conclura par une escale en Corée du Sud. Pour les observateurs du club parisien, cette nouvelle affaire rappelle par certains aspects celle qui concernait Hatem Ben Arfa il y a quelques années. A l'époque, l'ancien Lyonnais n'entrait pas dans les plans d'Unai Emery et, alors qu'il a été poussé vers la sortie, a préféré être mis au placard tout au long de la saison 2017-2018 puis a rejoint l'OGC Nice comme joueur libre. Interrogé par le quotidien Ouest-France, l'avocat au barreau de Paris Alexandre Seck assure que le PSG est dans son droit concernant Kylian Mbappé.
Le PSG peut être poursuivi par Mbappé
Et cela vient directement d'une jurisprudence liée au dossier Hatem Ben Arfa, qui avait été débouté par le Conseil des Prud'hommes puis la Cour d'Appel. « En appel, la justice avait considéré dans le cas précis de mise à l'écart de ce joueur, que le club de football, qui se doit d'exécuter de manière loyale le contrat de travail, n'est nullement tenu de sélectionner le joueur à l'occasion des matchs et des compétitions auxquels le club participe, mais uniquement de lui permettre de s'entraîner dans les meilleures conditions, afin de préserver l'ensemble de ses capacités sportives », a précisé l'avocat. Toutefois, Hatem Ben Arfa a fini par avoir gain de cause pour « harcèlement moral » en mars dernier. Le PSG n'est absolument pas à l'abri de poursuites intentées par son numéro 7 car le club de la Capitale va devoir « s'appuyer sur des raisons objectives et étrangères à tout harcèlement moral pour justifier sa position » concernant Kylian Mbappé, qui a démontré sa bonne volonté en se rendant aux séances d'entraînement prévues pour les joueurs n'étant pas parti pour le Japon.
Pas de transfert sans l'accord du joueur
Récemment, plusieurs clubs se sont renseignés sur la situation de Kylian Mbappé et le PSG aurait accepté une offre venant d'Arabie Saoudite. Néanmoins, comme le précise Alexandre Seck, rien ne pourra être conclu dans le dos du joueur. « Dans tous les cas, Mbappé a la main. Il est dans la légalité et bien conseillé. Il ne peut pas y avoir de transfert sans son accord, confirme l'avocat. Mbappé peut parfaitement décider, comme il l'a notifié au PSG, de ne pas lever l'option d'un an supplémentaire, ce qui signifie que son contrat arriverait à son terme à l'échéance contractuellement prévue et dans ce cas, il partira libre. » Toutefois, Kylian Mbappé n'a pas le droit à l'erreur, notamment de boycotter l'entraînement, car il commettrait alors « des fautes au regard du droit du travail ». Quant à la décision du PSG, elle ne peut pas être considérée comme « abusive » même si les dirigeants du club de la Capitale ne sont pas en position de force dans cette affaire. Autrement dit, autant le joueur que le club semblent partis pour rester sur leurs positions respectives un bon moment. Ce que le PSG connaît bien puisque, au-delà du cas Hatem Ben Arfa, Adrien Rabiot a passé de longs mois sur le banc de touche face à sa volonté de ne pas prolonger quand Vikash Dhorasoo a fini par être licencié après sa mise à l'écart.