Affaire Gueye : La Fédération sénégalaise s'insurge

Affaire Gueye : La Fédération sénégalaise s'insurge©Media365
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Rédaction Media365, publié le vendredi 20 mai 2022 à 10h30

La Fédération sénégalaise de football déplore le traitement réservé à Idrissa Gueye en France, depuis qu'il a refusé de porter le maillot du PSG au flocage arc-en-ciel en marge de la journée de lutte contre l'homophobie.

Le cas Idrissa Gueye n'en finit pas de faire parler et susciter des tensions. Le milieu du PSG se trouve au cœur d'un tourbillon en raison de la position qu'il a eue vis-à-vis de la lutte contre l'homophobie. Et les réactions de tous genres continuent d'affluer de toutes parts. Si en France, il est montré du doigt pour avoir refusé de s'associer à cette cause. Au Sénégal, en revanche, il est soutenu et même applaudi par tout le monde. Jeudi soir, la Fédération sénégalaise s'est même manifestée en publiant un communiqué dans lequel elle s'insurge contre les coups de pression mis à son représentant.

Le courrier était offensif et avait comme titre : «Quand l'éthique se base sur l'hypothétique et le diktat, la liberté individuelle est en péril ». Le message était surtout adressé à la FFF, dont le conseil national d'éthique avait sommé Gueye de s'expliquer pour son geste.

La fédération sénégalaise rappelle le « libre arbitre » de Gueye

« C'est avec une grande surprise (et une grande inquiétude sur le traitement de certains joueurs essentiellement d'origine africaine, disons-le clairement) que la Fédération Sénégalaise de Football a pris connaissance de la lettre du 17 mai 2022 portant en-tête de la FFF (Fédération Française de Football) et censée venir de son Conseil National de l'Ethique. S'il est difficile de trouver les bases légales, statutaires ou réglementaires d'une telle démarche dans les textes du football ou du sport en général, sa finalité est par contre claire : contraindre le joueur à faire ce que son libre arbitre ne l'incline à faire. Est-on vraiment dans cette France que l'on nous avait contée et racontée dans nos écoles, celle qui a comme devise la liberté, la fraternité et de l'égalité pour tous ?», pouvait-on d'abord lire dans cette note.

La FSF a ensuite enchéri en défendant la position de son joueur, affirmant en creux que ce dernier n'a aucune raison de se justifier. « Il est un principe élémentaire en droit qui dit que nul ne peut être tenu à apporter la preuve d'un fait négatif. Pourquoi ledit Conseil national d'éthique n'a-t-il pas commencé par demander aux médias français qui ont porté l'accusation d'apporter la preuve de leurs allégations ?».


Elle accuse le CNE de discrimination

L'instance s'est ensuite permise de tacler la FFF pour son indignation à géométrie variable. «La suite est sans commentaire car elle traduit en elle-même toute la dimension des préjugés de l'auteur de cette lettre éthique : « Nous devons tous nous sentir concernés par toutes les discriminations et pas seulement celles qui nous touchent personnellement.' Manifestement et inconsciemment, au moment d'écrire sa lettre, le sieur Patrick Anton n'a pas pu s'empêcher de mettre en lien la situation qu'il décrit ou déplore avec la couleur (ou la religion) de Mr Idrissa Gana Gueye.

Ce faisant, s'est-il rendu compte qu'il est en train de stigmatiser le dit joueur en le classant d'emblée et sans son avis dans la catégorie des personnes discriminées ? Ainsi se présente toute la problématique des libertés de nos jours, elles ne sont plus universelles : il y a celles que l'on promeut voire impose, même au forceps s'il le faut, d'autres pour lesquels on détourne la tête et qui ne bénéficieront jamais d'une journée de championnat dédiée malheureusement.»

La FSF a même conclu en accusant l'auteur de la lettre du CNE de discrimination. « S'il y a quelqu'un qui doit clarifier sa situation ou faire amende honorable, ce n'est point Idrissa Gana Gueye mais bien Mr Patrice Anton du Conseil National d'éthique de la FFF qui, non content de chercher de la fumée là il n'y a point de feu, est pris en flagrant délit de menaces voilées et de propos discriminatoires. De ce fait, on se réserve le droit de saisir les instances internationales compétentes dans le domaine du sport ou en matière de droits de l'homme pour que ce qui ressemble à un harcèlement institutionnalisé cesse ».

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