Clément Pédron, Media365, publié le jeudi 31 décembre 2020 à 17h02
Après avoir effectué ses débuts au FC Nantes et dirigé ses premières séances d'entraînement, Raymond Domenech s'est prêté au jeu de la conférence de presse devant les journalistes et sans membre de la direction à ses côtés. Extraits.
Devant une trentaine de journalistes, Raymond Domenech, le nouvel entraîneur du FC Nantes s'est présenté pour sa toute première conférence de presse ce jeudi. Aux couleurs de son nouveau club, l'ex-sélectionneur de l'équipe de France a souvent répété le plaisir qu'il avait retrouvé depuis son arrivée à la Jonelière. Pendant près d'une heure, il a échangé sur divers sujets du club sans l'aide d'un membre de la direction.
Sur son retour au premier plan et le choix de Nantes
« Je veux dire à quel point je suis heureux d'être là, de vous retrouver, c'est un vrai plaisir. Je comprends mieux peut-être vos problématiques, je vais essayer de tout faire pour ne pas reproduire des erreurs que j'ai commises. Je suis dans le partage, ce club a un vécu, je suis heureux que Monsieur Kita m'ait donné cette fonction pour retrouver du plaisir et faire que cette équipe soit joyeuse. C'est un coup de cœur, c'est un vrai bonheur (d'entraîner Nantes). C'est extraordinaire, c'est l'essence de ce que je suis d'être entraîneur. J'ai eu l'impression de n'avoir jamais arrêté au premier entraînement. Je n'ai jamais fait de croix sur ma carrière d'entraîneur, je ne suis jamais sorti du football. Je suis foncièrement entraîneur. »
Sur l'intervention des supporters mercredi
« J'espère réunir tout le monde à travers ce qu'on va montrer sur le terrain. On ne changera pas certaines choses. Je ne suis pas inquiet, j'ai envie que ça se passe bien. Ils (les supporters) étaient là, on s'est entraîné. Je trouve que les joueurs sont bien dans l'esprit, ils ont envie. C'est ce qui m'intéresse, le reste... »
Son avenir au club
« Je n'ai pas de plan de carrière. Je suis venu pour me faire plaisir. Les entraîneurs sont des éternels optimistes, on sait que les résultats font que certaines choses se passent bien ou pas. Je ne me dis pas que je suis le 17e (entraîneur sous Kita). La vie d'un club est faite de successions. Après, on sait très bien que cela dépend des résultats. Après moi, il y aura forcément un 18eme entraîneur. »
Sur le climat actuel au FC Nantes
« Il y a des problèmes dans tous les clubs. Demandez à certains clubs qui sont derrière. Il y a des soucis partout, même dans les clubs qui sont devant. Si tout était rose vous n'auriez plus rien à écrire. [...] Il faut prendre en compte le contexte, sinon on n'avance pas. Ce n'est toujours ce qui est le plus visible qui est le plus gênant. Le centre de formation ? Ça a marqué le club et ça existe toujours, ça doit collaborer avec tout le club. »
Ses objectifs
« On n'a pas d'objectif particulier. On veut redonner du plaisir à cette équipe. Je pense que la manière est importante. Si on est tous d'accord sur une idée de faire les choses, on obtiendra le meilleur résultat possible. Le maintien ? Aucun entraîneur ne pense qu'il sera relégué. La question ne se pose pas. J'ai dit oui très vite sans réfléchir à tout ce que cela entraînait derrière. Je veux redonner de la cohérence à cette équipe. Je pense que la manière est plus importante que de dire je veux finir 10eme ou 12eme. Si on se dit qu'il faut absolument finir à une certaine place, cela signifie que l'on va sacrifier beaucoup de choses. »
Son avis sur le mercato
« Faut-il renforcer l'équipe cet hiver ? C'est possible, mais pas à n'importe quel prix, je veux faire un bilan sur ceux qui sont là. Je pars toujours sur un a priori favorable sur les joueurs. On verra aussi s'il y a des options au niveau du centre de formation. Je ne vais pas me prononcer sur le mercato avant de tout connaître. (Abdoulaye) Touré, je ne crois pas (qu'il veuille partir), ce n'est pas d'actualité. Quand je le vois travailler, je me dis que c'est du solide. C'est un vrai leader. (Jean-Kévin) Augustin, il n'est pas encore au top. Il a envie de se dépasser. Il est tombé par terre après certaines séances, il se dépasse. Gianni Imbula est à l'essai chez nous. C'est une possibilité, on va voir où il en est. On ne s'engage sur rien, il est là. Je demande à voir. Il est à l'essai, ça reste une option. S'il est ce qu'il était, c'est faisable. Sinon... La concurrence existe dans tous les clubs, c'est la base d'une équipe, il faut qu'elle soit saine. Les joueurs doivent justifier à chaque entraînement qu'ils méritent leur place. »
Son histoire avec Knysna
« J'ai écrit un livre qui s'appelle « Tout seul ». Ça fait longtemps que je me suis débarrassé de ça. J'ai l'impression que le métier de sélectionneur appartient à une autre vie me concernant. Je vis avec le présent et l'envie de réaliser quelque chose avec le club. Je n'en fais pas une affaire personnelle d'image. Personne ne changera rien à l'histoire, il faut vivre avec son époque. Vous voulez que je fasse quoi ? J'ai tourné une page il y a très longtemps. Est-ce que j'appréhende les trajets en bus ? Je connais l'humour de Twitter, on n'efface pas son passé. »
Sur lui-même
« Je suis un entraîneur serein, bien dans sa peau. Tout le reste on peut l'enlever. Un entraîneur qui n'a pas la capacité à faire abstraction de ce qu'il y a autour perdra de l'énergie et du temps. J'avance. Je n'ai pas dit que j'étais le pompier de service. Je ne suis pas dans cet état d'esprit, même si la situation ressemble à cela. Je suis vraiment là pour que les joueurs arrivent à l'entraînement avec le sourire. Que le jour des matchs, les spectateurs soient heureux d'aller au stade. Je reste focalisé sur cette envie de redonner du plaisir. »