Mathieu Warnier, Media365 : publié le dimanche 23 avril 2023 à 13h10
A l'occasion d'un entretien accordé au quotidien L'Equipe, l'ancien joueur de l'Olympique de Marseille Jean-Philippe Durand est revenu sur la première impression que lui avait laissé Bernard Tapie.
Bernard Tapie ne laissait personne indifférent. Membre de l'effectif de l'Olympique de Marseille entre 1991 et 1997, Jean-Philippe Durand a côtoyé de près celui qui était surnommé le « Boss » dans la cité phocéenne. Le personnage qu'incarnait celui qui a dirigé avec poigne l'OM entre 1986 et 1994 a très vite marqué l'ancien milieu de terrain. « J'ai tout de suite compris en le voyant qu'il fallait prendre du recul pour éviter de se brûler, a confié celui qui est actuellement membre de la cellule de recrutement de l'Eintracht Francfort. Sa force, c'était de bien analyser le comportement de ses interlocuteurs. Il était brillant mais foncièrement, c'était quand même le plus gros menteur de la terre. Il avait compris que je voyais son manège. » Mais, malgré cela, Jean-Philippe Durand retient de son ancien président qu'il était « un mec inépuisable », quand bien même « il disait parfois des énormités aux joueurs pour les booster » tout en le regardant avec le sourire aux lèvres.
Durand : « Il n'y a qu'à voir comment le club a avancé avec lui »
Membre de l'effectif vainqueur de la Ligue des Champions en 1993 aux dépens de l'AC Milan, Jean-Philippe Durand a confié que cette équipe avait noué des liens très forts, mais essentiellement sur le terrain. « On n'était pas des potes, rappelle-t-il. Mais la force de cette équipe, quand le match commençait, c'est qu'on était tous ensemble. Cette force ne venait pas toute seule. » Ce qu'il présente comme une force avait pour principale source Bernard Tapie et y voit ce qui peut manquer à l'actuelle locomotive du football français. « Il y avait un mec pour te l'impulser, affirme-t-il en parlant de son ancien président à l'OM. Aujourd'hui, c'est ce surplus qu'il manque à Paris pour se surpasser. » N'éludant pas le fait que le Bernard Tapie « avait plein de travers », Jean-Philippe Durand garde le souvenir d'un « mec hyper intéressant » et à même de motiver tout un club vers un objectif commun. « Il pouvait te parler de n'importe quoi avec un tel aplomb, même s'il n'y connaissait rien, que tu étais obligé d'y croire, se remémore l'ancien milieu de terrain. Il n'y a qu'à voir comment le club a avancé avec lui. Aujourd'hui, ce n'est plus possible. »