Thomas Siniecki, Media365 : publié le vendredi 04 mars 2022 à 12h32
Plus de trois mois après l'arrêt d'OL - OM, Dimitri Payet parle de l'affaire avec forcément plus de recul. A 35 ans, l'ancien Nantais ou Stéphanois dresse un bilan et pense aussi à l'équipe de France, qui le motive toujours.
Dimitri Payet a accordé un long entretien au magazine L'Equipe, où il revient sur le fait d'avoir été ciblé par des jets de projectile à Lyon, le 21 novembre (le match avait été arrêté au bout de cinq minutes), alors qu'il s'apprêtait à tirer un corner : "Si ça se trouve, je me trompe, ce n'était pas moi qui étais spécialement visé, c'est parce que je tirais les corners. Mais je me suis dit, on m'a visé deux fois, la première OK... La deuxième, ils étaient déjà au courant de la première, on est d'accord ? Je me suis dit qu'il fallait peut-être commencer par l'autocritique, en me demandant comment on avait pu en arriver là, et trouver les premiers éléments pour que ça cesse. Pour moi comme pour n'importe quel autre joueur du championnat (...) En tant que victime à deux reprises, il faut bien que je mette un terme à tout ça."
"Je pourrais revenir pour cirer les chaussures de Benzema s'il le faut !"
S'il assure avoir "eu du soutien", ce n'était "malheureusement pas assez". En août, Dimitri Payet avait déjà été victime à Nice. Il ne s'était alors pas écroulé au sol et avait renvoyé le projectile en tribune, provoquant un envahissement de terrain et l'arrêt de la rencontre à un quart d'heure de la fin (Nice menait 1-0) : "Les seules excuses sincères que j'ai reçues sont venues du coach Christophe Galtier, avec qui j'ai des relations particulières... Aucun joueur de Nice n'est venu me voir, ni le président. A Lyon, pareil. Au contraire, ils incitaient à venir rejouer le match ! On a essayé de parler à nos supporters pour que ça n'arrive plus (...) On doit montrer l'exemple et prendre des décisions pour laisser ça derrière nous. C'est un combat qui me tient à coeur (...) Ce manque de solidarité m'a rendu triste."
Le leader de l'OM rappelle enfin qu'il n'a pas tiré un trait sur l'équipe de France, où il accepterait volontiers de revenir en tant que remplaçant : "Quel joueur français offensif peut prétendre vouloir être titulaire quand vous avez Benzema, Kylian Mbappé et Antoine Griezmann devant ? Il faut être fou. Je pourrais revenir pour cirer les chaussures de Karim s'il le faut ! Ce serait couillu de dire 'j'arrive et je joue !' Être dans les 23, c'est déjà exceptionnel, le vivier offensif est incroyable."