Emmanuel LANGELLIER, Media365 : publié le mercredi 02 mars 2022 à 17h12
Alors que les sanctions pleuvent sur la Russie, le cas du propriétaire russe de l'AS Monaco, Dmitri Rybolovlev, peut interroger.
Depuis jeudi dernier, une guerre se déroule à trois heures de la France. Les troupes russes ont envahi l'Ukraine où la guerre fait rage dans plusieurs villes. La guerre en Ukraine fait malheureusement l'actualité et les répercussions sur le monde du sport sont nombreuses en attendant d'autres futurs probables développements. Les sanctions s'amoncellent sur la Russie de Vladimir Poutine, aux commandes de ce triste conflit.
L'UEFA n'étudie aucune mesure concernant les équipes appartenant à des Russes
Des grands noms russes dans le sport, il y en a en nombre. Par exemple, Roman Abramovich. Ce dernier, propriétaire de Chelsea en Angleterre depuis 2003, s'est mis en retrait et tenterait même actuellement de vendre le club de Londres. En France, l'AS Monaco, qui affronte Nantes en demi-finale de la Coupe de France mercredi soir, possède également un propriétaire russe milliardaire, Dmitri Rybolovlev. A la tête du club de la Principauté depuis 2011, le discret homme d'affaires de 55 ans possèderait la 224eme plus grosse fortune du monde (en 2019 avec 6,8 milliards de dollars).
Depuis le début de la guerre, le patron russe de Monaco, classé 9eme en Ligue 1 après 26 journées de championnat, ne s'est pas exprimé. Et jusque-là, au contraire de Chelsea, le club monégasque ne subit aucune pression, que ce soit en France ou en Europe. Si l'UEFA a rompu son contrat avec Gazprom, l'instance européenne du ballon rond n'étudie aucune mesure concernant les équipes appartenant à des Russes, selon Le Figaro. Et en France, rien n'est sorti. Aucun appel au boycott ou quelconque mesure contre l'ASM n'a été envisagé. Il ne faut « pas tout confondre » et « on ne peut pas en vouloir à toutes les personnes de nationalité russe », a notamment déclaré Christophe Galtier, l'entraîneur du voisin de l'OGC Nice, ces derniers jours.
Rybolovlev ne fait pas partie des proches de Poutine
A la différence d'Abramovich, Rybolovlev, qui a fait fortune dans les engrais (il a dû vendre les parts de sa société à un proche du Kremlin en 2010), ne fait pas partie des proches de Poutine et a vite quitté la Russie après avoir notamment passé onze mois derrière les barreaux pour une accusation de meurtre dont il a été blanchi. « Ce n'était pas forcément un "fan" de Poutine. Il est vite parti à l'étranger, a essayé de sécuriser ses avoirs. Mais, s'il n'est pas proche de Poutine, il y a un lien qui est maintenu. C'est ce qui est assez fou : en tant qu'oligarque russe, on est visible. Encore plus à Monaco, où il y a beaucoup de Russes », explique dans le Figaro Jean-Baptiste Guégan, spécialiste en géopolitique du sport. On ne s'inquiète donc pas sur le Rocher, où le club de basket possède aussi un attelage particulier avec un président russe et un actionnaire ukrainien. « Qu'il n'y ait pas de déclaration, ce n'est pas étonnant au vu de l'écosystème. Aujourd'hui, tout le monde se regarde, tout le monde se demande s'il sera ciblé ou pas », souligne Jean-Baptiste Guégan, au sujet du « taiseux » Rybolovlev, « un tacticien, un homme qui voit loin » et qui a « très bien compris qu'il ne fallait pas trop se faire remarquer ».