Mathieu Warnier, Media365 : publié le lundi 10 février 2025 à 18h15
Alors qu'une expérimentation de l'usage de fumigènes dans un cadre contrôlé a été mise en place depuis un décret publié en mars 2023, un rapport de la DNLH laisse entendre que les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes.
C'est un rapport qui va faire parler. Depuis mars 2023, un décret permet à titre expérimental l'utilisation de fumigènes dans les stades de Ligue 1, Ligue 2, Top 14 et Pro D2 à la condition que cela soit fait dans un cadre sécurisé. Près de deux ans plus tard, la Direction Nationale de Lutte contre le Hooliganisme (DNLH) a rendu un rapport revenant sur la saison 2023-2024, que RMC Sport a pu consulter. Il y est indiqué une progression de 12,45% de l'usage de fumigènes et autres engins pyrotechniques, notamment visible en Ligue 2. « Si cette hausse a été contenue en Ligue 1 avec une progression de 5% suivant ainsi la tendance constatée la saison précédente, elle a été beaucoup plus sensible en Ligue 2 avec une progression de 40% », précise ainsi la DNLH, qui justifie cette situation par « la présence dans cette division de clubs historiques suivis par des groupes ultras structurés et adeptes de l'usage d'engins pyrotechniques ».
Seules douze expérimentations répertoriées
Alors que l'utilisation de ces dispositifs est à l'origine de l'essentiel des interpellations liées aux troubles vus lors de matchs de football, la DNLH concède qu'il y a « seulement 2,5% de faits élucidés » quand les forces de l'ordre spécialisées en la matière regrette que les sanctions actuellement appliquées ne permettent pas d'« endiguer le phénomène d'usage d'engins pyrotechniques dans les stades qui continue de s'amplifier ». Au-delà, c'est l'expérimentation elle-même qui ne convainc pas des groupes de supporters « préférant assouvir leur passion dans la clandestinité ». En effet, la DNLH a comptabilisé un total de douze expérimentations lors de la saison 2023-2024, concernant dix clubs. Les groupes de supporters bénéficient également du soutien de l'Association Nationale des Supporters (ANS). Cette dernière affirme ainsi que l'absence de débordements a tout pour « démontrer l'absence de danger » lié aux fumigènes. Elle demande également à ce que « l'expérimentation soit clôturée en vue de proposer des évolutions législatives et réglementaires ». Il reste maintenant à voir si cet appel sera entendu par les autorités alors que l'expérimentation est prévue pour durer jusqu'en 2026.