Juba Touabi, Media365, publié le vendredi 25 avril 2025 à 11h10
La Ligue de football professionnel est confrontée à une controverse liée à l'homophobie.
L'association STOP homophobie a annoncé avoir déposé plainte pour injure publique homophobe contre Vincent Labrune, président de la LFP, à la suite de la diffusion d'une vidéo controversée sur le compte Instagram officiel de la Ligue 1. La vidéo, mise en ligne le 19 avril 2025 pour promouvoir le derby entre l'AS Saint-Étienne et l'Olympique Lyonnais, reprenait un chant injurieux entonné dans les tribunes : « Oh Lyonnais, bande de p**** ». Jugé offensant, le contenu a rapidement suscité l'indignation de plusieurs associations et du ministère des Sports.
Bien que la vidéo ait été supprimée quelques jours plus tard, la réaction de la LFP est jugée trop tardive par STOP homophobie. L'association accuse l'instance dirigeante du football professionnel de « complicité dans la banalisation de l'homophobie » et met en cause la responsabilité directe de Vincent Labrune, en tant que directeur de publication des réseaux sociaux de la Ligue.
Excuses officielles mais contestées
Face à la polémique, la LFP a publié un communiqué dans lequel elle présente ses excuses, évoquant une « erreur regrettable » et réaffirmant son engagement contre toutes formes de discrimination. Des excuses jugées insuffisantes par STOP homophobie, mais aussi par le collectif Rouge Direct, qui réclame l'ouverture d'une enquête interne et d'éventuelles sanctions. Cette affaire s'inscrit dans un climat tendu où les incidents de ce type semblent se répéter. Lors de la saison 2022-2023, la LFP a prononcé 202 sanctions liées à des faits de discrimination. STOP homophobie déplore une réponse jugée trop timorée face à une problématique persistante, et assure avoir déjà déposé plusieurs plaintes similaires au cours de la saison actuelle.
Pour l'association, l'heure n'est plus à la pédagogie mais à la fermeté. « Les LGBTphobies ne sont pas des opinions, ce sont des délits », rappelle STOP homophobie, qui demande une réponse judiciaire claire et dissuasive pour mettre un terme à ce qu'elle considère comme une impunité dans le milieu sportif. Le dossier est désormais entre les mains de la justice.