Emmanuel LANGELLIER, Media365 : publié le lundi 28 octobre 2024 à 18h26
Gilles Veissière, vous vous souvenez ? Le Français qui a arrêté d'arbitrer en 2005 n'aime pas du tout l'arbitrage actuel et ne s'en cache pas.
Aujourd'hui, nous avons François Letexier , le meilleur arbitre français actuel qui vient d'arbitrer récemment un match de district et le choc OM-PSG, Clément Turpin, que vient d'égratigner José Mourinho , Stéphanie Frappart, Benoit Bastien, Jérôme Brisard ou Florent Batta, qui a dirigé Rennes-Le Havre vendredi soir . Mais avant eux, il y a eu Michel Vautrot, Joël Quiniou, Robert Wurtz, Marc Batta, Stéphane Lannoy ou Gilles Veissière. Ce dernier a fait les beaux jours de l'arbitrage français. Désigné meilleur arbitre tricolore six fois entre 1999 et 2005, Veissière aussi officié en Ligue des champions, à l'Euro 2000 et l'Euro 2004, et durant la Coupe du Monde 2002 en Corée du Sud et au Japon. Il avait arbitré deux rencontres : Argentine-Nigeria et Tunisie-Japon. Âgé aujourd'hui de 65 ans, le Niçois a beaucoup de mal avec l'arbitrage actuel.
Veissière : « On est chez les fous ! »
Ce n'est pas peu de le dire, Gilles Veissière n'apprécie pas du tout l'arbitrage vidéo, mais pas alors pas du tout. « Si Gilles Veissière avait eu la VAR, il n'aurait pas fait carrière et aurait sûrement jeté l'éponge. Je pense que c'est le projet le plus hérétique qu'a été adopté par le football mondial ! On a enlevé toute sa spontanéité, lâche l'ancien arbitre dans Corse Matin. On nous explique au bout de 6, 7 minutes d'arrêt de jeu qu'un but est refusé pour un ongle, un bout de nez ou un genou qui dépasse ; ou qu'on va siffler un penalty parce qu'il leur semble que la main était collée mais pas tant que ça. On est chez les fous ! C'est devenu abracadabrantesque, je n'aurai pas pu arbitrer dans ces conditions. »
« À mon époque, nous étions dans l'échange, quitte à se chauffer avec les joueurs »
« Dans tout cela, on dénature le climat de confiance qu'il y a entre les joueurs et l'arbitre ; la manière dont il a construit le match. A mon époque, nous étions dans l'échange, quitte à se chauffer avec les joueurs, ajoute l'ancien sifflet aux 254 matchs de Ligue 1. On se disait ce qu'on avait à se dire. Il m'est arrivé de chambrer un joueur pour lui faire comprendre d'arrêter de contester mon arbitrage. Par contre, les joueurs peuvent témoigner : lorsque je me trompais, je n'hésitais pas à le leur dire, à le reconnaître. » Gilles Veissière ne se reconnaît plus du tout dans l'arbitrage actuel, son fonctionnement ainsi que son mode de communication. « Pour que la communication existe, qu'elle soit saine, il aurait fallu qu'à la tête de l'arbitrage français, il y ait des gens qui soient des pros en communication. Lorsque l'on voit les gens qu'ils ont mis les uns après les autres, ce sont des personnes qui n'ont jamais communiqué dans l'arbitrage. Que ce soit Garibian, Gautier, et d'autres, ils avaient un arbitrage stéréotypé qui n'avait pas vocation à désenflammer certaines situations. » Triste constat.