Juba Touabi, Media365, publié le mardi 28 janvier 2025 à 21h33
Le football professionnel français traverse une zone de turbulences. Philippe Diallo, président de la Fédération Française de Football (FFF), veut apporter son soutien à l'un des acteurs les plus importants de Ligue 1, le nouveau diffuseur DAZN.
Au cœur de cette crise, les droits télévisés de la Ligue 1, principale source de revenus du sport, connaissent des ratés depuis l'arrivée du diffuseur exclusif. Malgré un contrat évalué à 400 millions d'euros par an jusqu'en 2029, la plateforme peine à trouver son public en France. Avec seulement 500 000 abonnés recensés en novembre 2024, DAZN est encore loin de l'objectif de 1,5 million d'abonnés fixé pour décembre 2025, un chiffre vital pour la viabilité de son modèle économique. À cela s'ajoutent des problèmes de piratage massif et des critiques sur le prix de l'abonnement, qui freinent son essor. Ces difficultés s'inscrivent dans un contexte financier tendu, marqué par une perte colossale de 1,4 milliard de dollars en 2023, malgré le soutien financier conséquent de Leonard Blavatnik, propriétaire de la plateforme, qui a injecté 787 millions d'euros.
DAZN pourrait renégocier son contrat
Face à ces défis, Philippe Diallo, président de la 3F, appelle à une mobilisation générale pour garantir le succès de DAZN, condition essentielle à la stabilité du football français. « L'intérêt de tous, c'est de soutenir DAZN pour que ce soit un succès. Ils se sont lancés dans des conditions difficiles, avec un appel d'offres qui s'est terminé tardivement », a-t-il indiqué dans une déclaration l'AFP. Consciente des risques, la FFF a débloqué 10 millions d'euros pour venir en aide aux clubs en difficulté et prévoit de renouveler cette aide la saison prochaine. Elle finance également l'introduction de la VAR en Ligue 2, un investissement stratégique pour moderniser les infrastructures du football français.
La Ligue de Football Professionnel (LFP), la FFF et les clubs intensifient leurs discussions pour cerner l'origine de cette crise. Est-elle simplement liée aux débuts chaotiques de DAZN ou révèle-t-elle des failles structurelles plus profondes dans le financement du football en France ? Ce questionnement survient alors que le diffuseur pourrait envisager une renégociation, voire une rupture de son contrat. Un tel scénario serait catastrophique pour les clubs, dont la majorité dépend fortement des revenus des droits télévisés. Dans une tentative de reconquête, DAZN multiplie les initiatives, comme la diffusion gratuite de la Coupe du Monde des clubs prévue pour l'été 2025, tout en ajustant ses tarifs pour attirer davantage d'abonnés. Mais ces efforts suffiront-ils à inverser la tendance ?