Droits TV : Labrune envoie une pique à DAZN

Droits TV : Labrune envoie une pique à DAZN ©Icon Sport, Media365
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Juba Touabi, Media365, publié le mercredi 26 mars 2025 à 21h20

Le football professionnel français traverse une période d'instabilité sans précédent.

Principale source de revenus des clubs, les droits télévisés inquiètent les acteurs du football tricolore. Le piratage et une stratégie commerciale vacillante fragilisent encore davantage un modèle économique déjà sous tension. Pour Vincent Labrune, président de la Ligue de Football Professionnel (LFP), la situation est critique. Selon les estimations de la LFP, le piratage des rencontres représenterait une perte annuelle de 300 millions d'euros. Un chiffre vertigineux qui illustre l'ampleur du phénomène et son impact direct sur les finances des clubs. « Historiquement, quand il y a un nouvel entrant sur un marché - et c'est ce que DAZN a fait ailleurs en Europe - il commence par des prix bas puis les augmente au fur et à mesure », a-t-il indiqué dans une déclaration accordée aux Echos.

Les prix de DAZN ont accéléré le piratage ?

Arrivé en grande pompe sur le marché français, le diffuseur espérait révolutionner la diffusion de la Ligue 1. Mais son lancement a tourné au faux départ : un abonnement à 30 euros par mois, jugé trop cher par de nombreux supporters, a refroidi le public. Résultat : seuls 500 000 abonnés ont été séduits, bien loin de l'objectif initial de 1,5 million. Face à cet échec, DAZN a multiplié les offres promotionnelles. Une stratégie de la dernière chance, révélatrice du malaise ambiant.

Vincent Labrune n'élude pas la responsabilité de cette politique tarifaire dans l'essor du piratage. « Nous avons été surpris de la politique tarifaire mise en place en août dernier, mais ce n'est pas la Ligue qui fixe les prix des abonnements... Cela a peut-être contribué à accélérer le phénomène (du piratage, ndlr). Mais désormais, on a tous le même objectif... », a-t-il ajouté. Il précise néanmoins que les prix sont déterminés par les diffuseurs eux-mêmes, non par la LFP. Ce désalignement entre offre et demande a creusé un fossé de confiance entre les fans et les plateformes, accentuant encore la fragilité d'un système à bout de souffle. À ce jour, DAZN n'a pas confirmé son intention de renouveler ses droits de diffusion au-delà de 2025. Une incertitude qui inquiète les clubs, déjà confrontés à une baisse des audiences.

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