Axel Allag, Media365, publié le lundi 05 juin 2023 à 12h25
Deux jours après l'agression du petit Kenzo lors du match Ajaccio-OM, la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a réagi au micro de BFM TV. Dénonçant des "violences absolument intolérables", elle a mis en avant sa volonté d'échanger avec le jeune supporter âgé de 8 ans.
Amélie Oudéa-Castéra s'est elle aussi montrée touchée par l'agression du petit Kenzo, survenue samedi soir lors du match Ajaccio-OM (1-0). Atteint d'un cancer du cerveau et violenté par des supporters d'Ajaccio, ce jeune enfant âgé de 8 ans se trouvait dans une loge avec ses parents lorsqu'il a été agressé par des supporters locaux tandis qu'il portait le maillot de son club de cœur (l'OM). La maman de Kenzo, Amandine, a relaté les faits auprès de nos confrères de Corse-Matin, dimanche. Indiquant que la famille se pensait en sécurité et autorisant donc son fils à enfiler le maillot du club phocéen, elle a continué : "Une dizaine de supporters se ruent jusque dans la loge. Ils ont poussé mon fils et sa tête a heurté la rambarde. Ils ont frappé mon mari au visage, ont arraché le maillot du petit et sont allés le brûler. Avant de quitter la loge, ils ont même craché dans la nourriture qui était à notre disposition".
"Tout ça il faut le reléguer très loin de nous, et très loin du sport"
Tandis que les réactions indignées ne cessent d'affluer, la ministre des Sports a pris la parole sur le sujet, ce lundi au micro de BFM TV. "Je pense extrêmement fort à lui, à sa maman Amandine, à son papa, qui ont été victimes de ces violences absolument intolérables. Je vais essayer d'échanger avec lui dans la matinée, dans la petite demi-journée. Ces événements sont inadmissibles. La réaction du club d'Ajaccio a été bonne pour dénoncer l'horreur de ce geste: ce petit garçon qui perd la vue et qui voulait voir un beau spectacle. Tout ça il faut le reléguer très loin de nous, et très loin du sport", a ainsi mis en avant Amélie Oudéa-Castéra.
Tandis qu'il a annoncé à l'AFP l'ouverture de deux enquêtes (une pour l'agression du petit Kenzo, l'autre pour celle d'un journaliste de France 3), le Procureur de la République d'Ajaccio a apporté quelques précisions sur le sujet de l'agression de Kenzo, ce lundi. Au micro de BFM, il a notamment indiqué qu'un élément spécifique aurait déclenché la colères de certains supporters de l'ACA. "Lorsque le papa entre dans la loge, il enfile le maillot de l'OM. Cet acte aurait déclenché la colère des supporters ajacciens. Tout va très vite puisque les supporters ajacciens vont faire irruption dans la loge dans laquelle se trouve la famille, qui avait été invitée par des associations caritatives. Les coups vont partir directement sur le papa. Blessé, le petit garçon a heurté sa tête contre une rambarde de la loge. La maman a été également bousculée", a-t-il affirmé. Auditionné, le père de famille a précisé que "trois à quatre personnes" étaient impliquées, dont une en particulier. "Cette enquête nécessite un travail assez long de retranscription des vidéos surveillance mais aussi de recoupement de témoignages. On est sur des infractions suffisamment graves", a notamment clamé le Procureur de la République d'Ajaccio, Nicolas Septe, en indiquant également que le club corse allait aider "à identifier ceux qui auraient pu être à l'origine des faits" de ce match de clôture de la 38ème journée de Ligue 1.