Bonadei, la grande première

Bonadei, la grande première ©Icon Sport, Media365
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Clément Pédron, Media365 : publié le mardi 17 juin 2025 à 09h30

Intronisé à la tête de l'équipe de France féminine après les Jeux Olympiques de Paris 2024, Laurent Bonadei aborde, à l'occasion de l'Euro féminin, le premier grand rendez-vous de sa carrière. Avec lui, les Bleues doivent passer un cap.

Après avoir travaillé dans l'ombre d'Hervé Renard pendant plusieurs années, il est l'heure pour Laurent Bonadei de connaître la lumière. Le premier cité, arrivé en mars 2023, a laissé sa place un an et demi plus tard à son fidèle adjoint, au lendemain d'un tournoi des Jeux Olympiques de 2024 achevé en quarts de finale après une défaite contre le Brésil. Moins connu du grand public que son prédécesseur et ami de longue date, l'actuel sélectionneur de l'équipe de France féminine est pourtant un habitué des terrains. Dès la fin de sa carrière en 2003, le natif de Marseille a embrassé celle d'entraîneur, d'abord chez les jeunes (Nice, Nancy, PSG), puis les U17 et les U19. La gestion des footballeurs en devenir, ça le connaît. Entre 2015 et 2019, il s'est ensuite occupé de la réserve des Aiglons avant de filer vers l'Arabie saoudite aux côtés d'Hervé Renard jusqu'en mars 2023.

Discret, travailleur, « moins charismatique » selon son propre aveu au journal Le Monde qu'Hervé Renard, Laurent Bonadei n'en est pas moins un élément important du staff de l'équipe de France. Et une personne reconnue pour son travail. Pour preuve, le Paris Saint-Germain et l'Olympique Lyonnais ont lorgné sur son profil mais l'intéressé a poliment refusé, préférant le choix de la stabilité, conscient que son heure arriverait.

Un management humain, des objectifs concrets

Après la passation de pouvoir et ce contrat de trois ans en poche, Laurent Bonadei a d'emblée mis les bouchées doubles, conscient du travail à accomplir avec un Euro à préparer (2 au 27 juillet 2025) et la Coupe du monde dans deux ans (24 juin au 25 juillet 2027) au Brésil. Au sein de SON équipe désormais, il a mis en place un management humain, basé sur l'échange et la confiance. Mais pas sans ambition. Sous son commandement, les Bleues veulent briller et savent qu'elles doivent briser ce plafond de verre lors des grandes compétitions. Pour se faire, Laurent Bonadei mise sur le travail à haute intensité. Surtout, malgré sa position d'ancien N°2, il n'a pas hésité à faire des choix forts qui ont été critiqués. À commencer par sa liste pour disputer cet Euro. Pour la première fois depuis vingt ans, l'équipe de France féminine disputera un grand tournoi sans Eugénie Le Sommer et/ou Wendie Renard. C'est dire le séisme provoqué par le sélectionneur en annonçant les joueuses retenues pour l'Euro 2025.

En écartant la défenseuse et l'attaquante, 368 sélections cumulées, sans parler de Kenza Dali (76 sélections), Laurent Bonadei sait qu'il a mis un sacré coup de pied dans la fourmilière. Mais il l'a fait en pensant à la sélection : « Ce sont des choix difficiles à faire et à annoncer aux personnes concernées, a avoué Laurent Bonadei sur le site de la FFF. C'est très difficile à accepter pour elles, ce que je comprends parce qu'elles restent des joueuses très importantes de l'équipe de France. Ce sont des choix forts pour l'avenir de l'équipe de France, pas contre ces joueuses mais pour d'autres joueuses. » Interrogé sur la question, le natif de Marseille a indiqué que sa réflexion s'était accélérée après la qualification des Bleues pour les demi-finales de la Ligue des nations. Avec seulement quatre trentenaires sélectionnées, Laurent Bonadei a clairement mis l'accent sur la jeunesse, histoire de construire sur le long terme. Avec donc la ferme intention de rester à la tête du projet un bon bout de temps.

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