LFFP : Un an après sa création, quel bilan pour la Ligue féminine ?

LFFP : Un an après sa création, quel bilan pour la Ligue féminine ? ©Icon Sport, Media365
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Juba Touabi, Media365, publié le mardi 13 mai 2025 à 20h02

Douze mois après sa création officielle, la Ligue de Football Féminin Professionnel (LFFP) affiche un bilan globalement encourageant. C'est en tout cas le bilan partagé par Jean-Michel Aulas, le patron de cette nouvelle structure et le président de la Fédération française de football (FFF) Philippe Diallo.

C'est en juillet 2024 que la LFFP a vu le jour, actant une avancée majeure dans la structuration du football féminin professionnel en France. Cette création a été saluée comme une étape historique, tant par les actrices du terrain que par les instances sportives. Les premiers résultats laissent entrevoir une dynamique positive : les affluences dans les stades sont en hausse constante, les partenaires privés confirment leur engagement, et l'intérêt du public pour le football féminin ne cesse de croître. Pourtant, derrière ces signaux positifs, l'institution reste confrontée à des défis majeurs, tant sur le plan économique que structurel.

Un an plus tard, les chiffres témoignent d'une progression notable. L'ancienne D1 Arkema a laissé place à l'Arkema Première Ligue, désormais épaulée par une Seconde Ligue qui structure davantage les compétitions nationales. Ce changement d'échelle a permis de dynamiser la pratique. Le patron de la 3F a indiqué à ce sujet : « Aujourd'hui, nous comptons plus de 250.000 licenciées. Un record qui en fait le premier sport collectif féminin en France. C'est un nombre que nous voulons doubler dans les prochaines années... Nous avons un engagement d'investissement de 70 millions d'euros sur cinq ans ».

Sur le plan sportif et populaire, le succès est incontestable. Les tribunes, autrefois clairsemées, se remplissent désormais à un rythme inédit. En Première Ligue, les affluences ont connu une augmentation significative de 50 %, tandis que la Seconde Ligue a vu ses fréquentations tout bonnement doubler. « Le foot féminin va être dans une croissance vertueuse à l'avenir, a expliqué Jean-Michel Aulas. Je pense que les investisseurs vont se rendre compte que ce n'est pas le moment de céder ». Certaines affiches attirent un public impressionnant : la rencontre très attendue entre le PSG et l'OL a ainsi réuni plus de 20 000 spectateurs, un record qui illustre parfaitement l'ampleur de l'engouement naissant.

Pour accompagner cet élan, les moyens financiers ont été considérablement renforcés. Questionné sur les finances du football féminin, l'ancien patron de l'OL dira : « Les investisseurs étrangers apportent une crédibilité sur le plan médiatique, mais quand on a la chance de voir la famille Arnault au Paris FC, Xavier Niel qui investit à Créteil et qui est aussi intéressé par le football féminin, tout comme des fonds d'investissement français également issus de Family Office, c'est à prendre en compte. Dans les semaines ou les mois qui viennent, on va voir émerger des investisseurs étrangers mais aussi français. Le cercle vertueux est lancé. »

« Les clignotants passent au vert »

Côté partenariats, la stabilité est également au rendez-vous : le groupe Arkema a renouvelé son engagement jusqu'en 2028, tandis que Canal+ conserve les droits de diffusion du championnat jusqu'en 2029. Ces soutiens confirment la crédibilité croissante du projet. Cependant, malgré ces avancées notables, la LFFP évolue dans un contexte économique délicat. La crise des droits télévisés qui frappe durement le football masculin n'épargne pas non plus le secteur féminin. « Il ne faut pas que le foot féminin soit victime des difficultés du football professionnel masculin », a ajouté Jean-Michel Aulas. Plusieurs clubs professionnels, tels que Le Havre, Reims ou Montpellier, envisagent de se désengager de leur section féminine, jugée trop coûteuse et peu rentable.

En définitive, la LFFP a su enclencher une transition structurante pour le football féminin professionnel en France. Elle s'appuie désormais sur des bases plus solides, tant en termes de popularité que de moyens financiers. « Les clignotants passent au vert » selon Aulas. Néanmoins, de nombreux défis restent à relever pour transformer cet élan initial en un modèle durable, stable et compétitif. Les mois à venir s'annoncent cruciaux pour consolider les acquis et bâtir une institution capable de rivaliser sur le long terme avec les meilleurs championnats européens.

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