Paul Rouget, Media365 : publié le mardi 18 juillet 2023 à 14h18
D'après une étude de l'Arcom, ce ne sont pas les femmes mais les hommes qui regardent le plus le sport féminin. Et les téléspectateurs en redemandent.
A quelques jours du début de la Coupe du monde féminine en Australie et en Nouvelle-Zélande (20 juillet-20 août), dont la diffusion en France et dans plusieurs autres pays européens a fait l'objet de longues négociations, l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) a dévoilé un "panorama des pratiques de consommation audiovisuelle des programmes de sport féminin". Une étude, à partir d'un sondage réalisé auprès de 1 052 individus de 15 ans et plus représentatifs de la population française, interrogés en ligne du 8 au 10 février, dans laquelle on constate que 62% d'entre eux consomment dans les médias des contenus de sport féminin, comme des retransmissions ou des contenus liés au sport féminin.
64% veulent plus de sport féminin
Et ce sont les hommes (69%) qui y consacrent le plus de temps, contre 56% des femmes. Sans surprise, le football est le sport féminin le plus regardé (53%), devant le tennis (47%) et les sports d'hiver (38%). Un public demandeur de sport féminin, puisque 64% des personnes interrogées assurent qu'elles seraient prêtes à regarder davantage de sport féminin à la télévision si l'offre proposée était plus conséquente. Une médiatisation encore insuffisante, comme l'avait regretté Amélie Oudéa-Castéra, la ministre des Sports, lors de la cinquième édition de « Sport féminin toujours » en janvier dernier, une opération mise en place par l'Arcom qui incite les médias à diffuser davantage de retransmissions sportives sur les antennes, mais aussi à aborder les thématiques liées à la pratique féminine du sport.
L'ancienne tenniswoman avait commenté les résultats d'une étude montrant que le volume horaire de la diffusion du sport féminin avait augmenté de moitié depuis 2018, mais qu'il ne représentait, en 2021, que 4,5 % des retransmissions sportives, contre 71,5 % pour le sport masculin et 24,1 % pour les compétitions mixtes. "Mondialement, c'est en moyenne 4 %, on est donc légèrement au-dessus. Mais cela reste très insuffisant. 16 fois moins, c'est tout de même très perturbant. On va s'y attaquer", avait confié à L'Equipe la ministre des Sports, qui estime que les Jeux olympiques de Paris 2024 "constituent une vitrine idéale pour le sport féminin".