Clément Pédron, Media365, publié le samedi 27 mai 2023 à 15h48
Interrogé sur la sortie de Pep Guardiola au sujet du racisme dans le pays ibérique, Xavi a été à contre-courant du Catalan. Le coach du FC Barcelone veut mettre l'accent sur l'éducation pour espérer un changement radical.
Avant de peut-être s'affronter sur le terrain, en Ligue des Champions l'année prochaine - Barcelone et Manchester City sont champions, respectivement en Liga et en Premier League - Xavi et Pep Guardiola ont débattu à l'occasion de conférences de presse interposées. Vendredi, le second nommé a été interrogé sur la lutte contre le racisme après les insultes essuyées par Vinicius Junior à Valence la semaine dernière. Le technicien des Citizens s'est dit « peu optimiste » concernant l'évolution des mentalités en Espagne, lui qui « connaît un peu le pays ». « Nous pensons que notre pays est meilleur que les autres, que notre langue est la meilleure, a convenu l'ancien coach de Barcelone qui martèle pour que son pays s'inspire de ce qui se fait en Premier League. Plus on voyage, plus on se rend compte que nous sommes tous égaux, on accepte la diversité. Nous en sommes encore loin. »
Ce samedi, à l'occasion de la conférence de presse avant la réception de Majorque, Xavi a tenu à répondre à son compatriote catalan sur cette question. « Je ne suis pas d'accord avec Pep, a répondu le coach du FC Barcelone. C'est une question d'éducation des gens et des nouvelles générations. Si nous restons comme nous sommes, nous n'avancerons pas. Mais si l'autre jour, le match avait été arrêté et que les spectateurs avaient dû rentrer chez eux, nous avancerions. L'insulte n'est pas normale. C'est l'affaire des instances, des fédérations, du gouvernement, de La Liga. »
L'entraîneur du FC Barcelone, qui était déjà monté au créneau au lendemain du match entre Valence et le Real Madrid, en a de nouveau mis une couche pour mettre la pression sur les instances. Avec la menace d'arrêter de jouer en cas d'insultes avérées ? Complètement. « S'il y a des insultes, on arrête de jouer, a confirmé l'ancien joueur. C'est un message au président de la Liga ou de la Fédération. Il faut mettre un terme à cela. Aucun enseignant n'est insulté, aucun travailleur n'est insulté. Allez insulter un ouvrier et vous verrez ce qui vous arrivera, une brique vous tombera sur la tête. Je n'ai pas à supporter toutes sortes d'insultes et de grossièretés pendant mes heures de travail. J'ai toujours pensé cela. Maintenant que je suis entraîneur du Barça et que j'ai plus de pouvoir médiatique, je profite de l'occasion pour le dire. »