Clément Pédron, Media365, publié le samedi 22 avril 2023 à 12h38
Le championnat espagnol a publié vendredi, les résultats d'un sondage mené auprès des clubs à propos de l'arbitrage. Et les conclusions de l'enquête devraient amener les instances à faire évoluer les prérogatives des arbitres.
L'Espagne pourrait rejoindre l'Angleterre, les États-Unis ou dernièrement l'Allemagne. Sur quel aspect ? L'arbitrage. Ce vendredi, la Liga a révélé les résultats d'un sondage anonyme réalisé auprès des clubs sur leurs rapports avec l'officiel. Plus exactement, les questions portaient sur l'organisation du collectif d'arbitrage, les décisions prises, les critères et les sanctions. Et le moins que l'on puisse dire est que les joueurs, via les clubs, espèrent un net renouvellement du système, à l'instar de ce qui se fait en Premier League, en Bundesliga ou en MLS. La réalisation du sondage au sujet des prérogatives de l'homme en noir n'a rien d'ordinaire. En effet, l'enquête a été réalisée ces dernières jours car le Comité technique des arbitres (CTA) a récemment publié un communiqué pour demander à l'instance qui régit le championnat espagnol, et aux clubs de mener une large réflexion à propos de l'arbitrage. Pourquoi ? Car c'est un sujet ô combien (trop ?) présent, que ce soit dans les conférences de presse d'après-match, ou sur les réseaux sociaux. « Les arbitres du football professionnel espagnol souhaitent exprimer leur profonde inquiétude face à la situation malheureuse qui s'est créée autour du collectif que nous représentons, assure le Comité dans son courrier. [...] Nous regrettons les attaques permanentes de la Liga et de ses principaux dirigeants. » À la suite du document envoyé par la CTA, une assemblée extraordinaire s'est tenue et un sondage a été lancé pour en savoir davantage.
Les conclusions de l'audit mené auprès des clubs ont marqué un profond gouffre entre ces entités et l'instance arbitrale dans son ensemble. Parmi les résultats, 71% des clubs estiment que le montant versé par la Liga à la Fédération espagnole pour l'arbitrage ne correspond pas à la qualité du « service rendu ». D'autres personnes vont plus loin à l'image de ce chiffre : 59% d'entre eux suggèrent d'instaurer un système de rémunération variable des arbitres en fonction de leurs performances. Si les conclusions du sondage peuvent être discutées, elles révèlent également une certaine unité des clubs au sujet de plusieurs questions. Par exemple, 100% des clubs interrogés déclarent que les professionnels du football ne comprennent pas les critères des mains, 86% avouent qu'ils sont plusieurs à ne pas savoir clairement quand la Var interviendra et 93% confient que le nombre d'exclusions est excessif. Ils sont aussi nombreux (71%) à demander la création d'un « organe spécifique » pour la Var et une large majorité (90%) estime que les arbitres devraient « détailler les actions controversées de chaque match. » En bref, près de 88% des clubs du championnat ibérique sont en faveur de la création d'une société indépendante de la Fédération avec sa propre structure pour la gestion et l'organisation de l'arbitrage comme en Angleterre, en Allemagne ou aux États-Unis.